Logements sociaux: une solution à long terme souhaitée par le GASP
LOGEMENTS. Le gouvernement du Québec a récemment annoncé un plan d’action de plus de 71,5 M$ pour que «chaque personne puisse trouver un toit à l’issue de la période de déménagement» le 1er juillet. Pour le Groupe actions solutions pauvreté (GASP), il serait préférable de mettre des solutions à long terme et non seulement à ce temps-ci de l’année.
«C’est souvent la même chose qui se produit à cette période de l’année, fait remarquer Kim Verreault, coordonnatrice de l’organisme. Le gouvernement ne veut pas se faire blâmer de ne rien faire concernant le manque de logements alors il met en place des solutions à court terme. Pourquoi il ne débloque pas des fonds et ne priorise pas les logements sociaux? À long terme, tout le monde y gagnerait.»
Mme Verreault estime que les mesures temporaires agissent comme des pansements. Par contre, elle rappelle que ce n’est pas suffisant pour couper l’hémorragie. «C’est un peu décevant et très inquiétant, insiste-t-elle. […] On demande vraiment au gouvernement de se mobiliser, de prioriser ça.»
Le taux d’inoccupation à Granby est actuellement de 1,9 %, déplore le GASP. Ce qui signifie que les logements sont rares, dispendieux et parfois insalubres. Et la discrimination est bien présente, témoigne la coordonnatrice.
«De la discrimination cachée, il y en a vraiment beaucoup, souligne-t-elle. Des propriétaires qui font semblant d’avoir une longue liste d’attente pour pouvoir choisir la meilleure personne. Si tu arrives et que tu n’as pas d’emploi, ils vont te dire qu’ils ont une liste d’attente et qu’ils traitent les demandes par priorité.»
«C’est désastreux, on dirait que les gens ont comme perdu la notion du gros bon sens, ajoute la principale intéressée. Ils sont bourrés de préjugés. Je ne dis pas que tous les propriétaires sont de même, mais il y en a vraiment [beaucoup].»
Quant à la situation de la pandémie, elle n’a pas aidé les personnes à la recherche de logements, affirme Mme Verreault.
«Il y a [des propriétaires] qui ont décidé d’augmenter le loyer ou ils demandent une avance de fonds. Ce qui est illégal. Il y a beaucoup de propriétaires qui sont dans l’illégalité et ils profitent de la situation actuellement. C’est compliqué. Les ressources sont pleines. Il n’y a comme pas de solutions vraiment faciles.»
Le GASP tient mordicus à ce qu’une solution soit mise de l’avant au Québec, mais aussi dans la région pour répondre à cette problématique.
«Il faut trouver une solution pour ces gens-là, insiste Kim Verreault. C’est les oubliés depuis longtemps, mais tu rajoutes à ça tous ceux qui ont perdu leur emploi à cause du COVID. C’est bien [délicat]. À cause de ça, ça fait quand même plus de monde qui est à la recherche de logements. […] Si tu mets plus de 30 % de ton revenu là-dedans, ça ne marche pas non plus. […] Ce n’est rien pour aider. Comme on est en rareté, le propriétaire a vraiment beau jeu de choisir celui qui a le salaire le plus stable ou le plus élevé. D’où toute la discrimination. C’est le plus fort qui va gagner.»