Loi P-38 : un avocat tire la sonnette d’alarme

SOCIÉTÉ. L’avocat spécialisé dans la défense des patients, Jean-Pierre Ménard, tire la sonnette d’alarme sur les droits des patients dans le cadre de la loi P-38. Selon lui, le problème ce n’est pas  la loi, mais bien son incompréhension ainsi que l’insuffisance des ressources.

Il est appuyé par l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) et par le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ).

La sortie médiatique du trio s’opposant à voir s’affaiblir les droits des patients vivant une problématique en santé mentale survient à la suite du meurtre de Caroline Choinière à Granby le 11 janvier.

Une accusation de meurtre au second degré pèse contre Alex Lacasse-Deaudelin, un jeune homme de 26 ans atteint de problèmes mentaux. Il aurait été interné quelques jours avant le drame.

Selon l’avocat, des psychiatres qui réagissaient à cette situation auraient véhiculé des faussetés au sujet de la loi P-38 qui permet de garder un individu contre son gré à l’hôpital lorsque son étal mental se dégrade.

«Ce que nous constatons, c’est que les psychiatres, encore aujourd’hui en 2016, ne connaissent pas, dans beaucoup de milieux, les principes de la loi et l’appliquent de façon incorrecte au détriment des patients et des familles», explique Me Jean-Pierre Ménard par voie de communiqué.

Il rappelle que la loi ne limite pas la garde d’un patient à 24 heures contrairement à ce qui a été véhiculé. «Il n’y a pas d’exigence de danger grave et immédiat pour garder un patient à l’hôpital, les personnes qui ont des problèmes de santé mentale sont, dans la très grande majorité des cas, capables de faire des choix», ajoute-t-il.  

Selon lui, il faudrait revoir la formation des psychiatres en lien avec les droits des patients ainsi que développer davantage de ressources communautaires en santé mentale afin d’offrir du support aux familles et aux proches d’une personne vivant ce type de problème.  

La cause d’Alex Daudelin-Lacasse qui devait être entendu aujourd’hui a finalement été reportée au 29 janvier. Son avocat, Me Patrick Fréchette demande une évaluation prolongée pour évaluer sa capacité à comparaitre.

Avec la collaboration de Mathieu Majeau.