L’UPAC à Bromont: une première pour la ville

ENQUÊTE. La ville de Bromont a reçu la visite de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) à deux reprises ce mois-ci. Selon la mairesse, Pauline Quinlan, c’était la première fois que des enquêteurs se rendaient à l’hôtel de ville.

La police anticorruption est intervenue au 88, boulevard de Bromont le 2 et le 16 décembre, affirme la mairesse.

Elle ne peut préciser la nature des recherches de l’UPAC. Elle souligne que les demandes ont été adressées au directeur général, Jean Langevin. «Ils ont demandé des documents et ils ont été remis par le service du greffe», précise l’élue.

Selon ce que rapporte le quotidien La Voix de l’Est, ce serait des citoyens qui auraient alerté l’UPAC. Ils estimaient qu’il y avait apparence de collusion et de copinage au sein de l’appareil municipal.

«C’est dans l’ordre des choses» et «les citoyens ont le droit», croit Mme Quinlan.

Elle dit ne pas s’inquiéter et que tout a toujours été entrepris dans l’ordre et dans les règles. «J’ai pleinement confiance en mon équipe.»

La porte-parole et responsable des relations avec les médias de l’UPAC, Anne-Frédérick Laurence, ne pouvait valider ces informations. «On ne confirme pas enquête. Ce ne veut pas dire que si vous avez vu des enquêteurs sur place qu’il y a enquête. On ne confirme pas non plus s’il y a eu la visite d’enquêteurs à Bromont», tranche Mme Laurence.

Par coïncidence, l’UPAC dévoilait le bilan de sa dernière année aujourd’hui. La police anticorruption a traité plus de 800 signalements, exécuté 340 mandats et procédé à 23 arrestations en 2015. Une cinquantaine d’enquêtes sont toujours actives.

Climat perturbé

La première magistrate souligne que les employés municipaux sont ébranlés à l’hôtel de ville. «Ce sont des gens honnêtes et qui ont à cœur le bien de leur ville», indique Mme Quinlan.

Contrairement à ce qui a été véhiculé, Bromont n’a pas évalué qu’une seule soumission dans les appels d’offres pour refaire la toiture de l’aréna et dans l’aménagement du terrain de soccer synthétique, assure la responsable des communications de la municipalité, Catherine Page.

Pour la toiture de l’aréna, il y aurait eu deux soumissions à l’appel d’offre pour les services professionnels et une seule soumission pour l’exécution des travaux. Quant au terrain de soccer, il y aurait eu trois soumissions pour l’appel d’offres à des services professionnels et cinq soumissions pour l’exécution des travaux.

La responsable des communications reconnait toutefois qu’il n’y a eu qu’une seule soumission pour l’évaluation municipale.

Pauline Quinlan assure ne pas être inquiète, être à la ville depuis longtemps et avoir pleinement confiance en son équipe.

Transparence

La transparence de la première magistrate a été remise en question au courant de l’année. Elle aurait fait des modifications à une lettre destinée aux représentants des Jeux équestres mondiaux sans la montrer aux conseillers.

La même allégation refait surface. «J’aurais aimé ça qu’on exprime exactement le manque de transparence dont il est question (…). Si les citoyens considèrent qu’il n’y a pas suffisamment d’information, ils peuvent nous en faire part.»

Les appels d’offres sont encadrés par la loi et adoptés par résolution lors des séances du conseil municipal, répète Mme Quinlan.