Madeleine Gauthier, une jeune militante bien de son temps

PERSONNALITÉ. Défendre une cause qui nous interpelle pour le bien-être de la communauté et des générations futures. Prendre la balle au bond et se retrouver à l’avant-scène en prêchant la préservation coûte que coûte d’un boisé d’une soixantaine d’hectares auprès des citoyens et des élus. Parfaite inconnue du public, la Granbyenne Madeleine Gauthier s’est rapidement fait un nom par ses prises de position dans le dossier du boisé Quévillon. Qui se cache derrière cette jeune environnementaliste convaincue? Portrait de notre personnalité féminine de l’année 2021.

Au premier coup d’oeil, Madeleine Gauthier n’a rien de l’image de l’activiste écologiste prête à poser des gestes d’éclat pour forcer les décideurs à prendre conscience de l’importance de l’environnement. Les sorties fracassantes à la Greenpeace ne font pas partie de son arsenal. Pour l’étudiante en sciences humaines au Cégep de Granby, le changement des mentalités passe par le dialogue et la sensibilisation. C’est en se présentant au nom des Ami.e.s du boisé Quévillon (aujourd’hui devenu les Ami.e.s des boisés de Granby) que la jeune femme a d’ailleurs décidé de sortir sur la place publique afin de ramener l’environnement et les changements climatiques dans l’actualité locale. 

«C’est de la responsabilité de ma génération d’en parler de l’environnement. Il faut le montrer que ça nous intéresse», mentionne la jeune femme de 18 ans. «C’est important de donner ma voix à cette cause. Je suis jeune pour en parler, mais j’ai des experts à côté de moi.»

Mars 2021. Alors âgée de 17 ans, Madeleine Gauthier se fait la porte-parole des Ami.e.s du boisé Quévillon lors de la première sortie du regroupement qui somme les autorités municipales à protéger ce milieu naturel situé à deux pas du parc Terry-Fox. Elle se retrouve donc sous les feux des projecteurs; une première pour la militante qui en est à ses premiers pas dans le monde de la mobilisation et des relations publiques. 

«Ça m’a sorti de ma zone de confort. C’est loin d’être tous les jeunes qui comprennent le déroulement et les à-côtés des conférences de presse, les journalistes et leurs questions et les discours.» Et selon ses dires, sa personnalité réservée l’a bien servie lorsqu’elle a eu à porter le chapeau des Ami.e.s du boisé Quévillon. «On s’est dit qu’on ne voulait pas paraître comme des écolos finis. Notre but, c’était d’opter pour la collaboration et de ne passer pour des méchants. De toute façon, la haine n’arrange pas les choses.»

Pour moi, c’est inspirant de voir arriver des femmes à la tête de grandes villes du Québec. J’ai l’impression que la politique va devenir plus attrayante pour les filles.»

Madeleine Gauthier

Une fille politisée

Élevée dans un milieu familial où l’engagement social est une valeur primaire, Madeleine Gauthier se dit très politisée malgré ses 18 printemps. Appelée jadis par le provincial, elle prétend aujourd’hui avoir un intérêt plus grand pour le municipal d’où son adhésion aux Ami.e.s des boisés de Granby. 

«Plus on grandit, plus on se rend compte que le municipal est aussi important que n’importe quel niveau de gouvernement», raconte la jeune voix des Ami.e.s.

Croiser des décideurs et des politiciens sur sa route tout en livrant ses idées à la population sans tomber dans les extrêmes et la démagogie. Oui, le militantisme environnemental en a fait vivre de toutes les couleurs à Madeleine Gauthier dans les derniers mois. «Tu te rends très vite compte que ces gens-là existent et qu’ils ont beaucoup de pouvoirs. C’est intimidant.»

En dépit des défis et de la lourdeur du dossier de la sauvegarde des milieux naturels, notre personnalité féminine de l’année 2021 n’a aucun regret. Son implication environnementale l’a fait grandir.  «Ça m’a pris beaucoup de mon temps cette année et par bout, ça faisait peur à mes parents et à moi aussi. Une rencontre par semaine, la prochaine conférence de presse à organiser, la création d’un organisme sans but lucratif. C’est très demandant, mais je suis chanceuse d’avoir vécu tout ça cette année.»

«2021 a été une grosse année politique avec deux élections. On a vu de belles choses en politique et j’espère que ça va continuer.» «Pour moi, c’est inspirant de voir arriver des femmes à la tête de grandes villes du Québec. J’ai l’impression que la politique va devenir plus attrayante pour les filles», confie celle qui doit entrer à l’université à l’automne 2022.