Manège équestre : sa construction dérange

BROMONT. La récente maquette du manège équestre signée Pierre Thibault a charmé la faveur populaire, mais sa construction continue de faire des remous au sein de la population et du conseil de ville.

Réuni en séance extraordinaire hier (7 janvier), le conseil de ville de Bromont a adopté à l’unanimité la résolution entourant l’implantation et l’intégration architecturale d’un manège équestre au Parc équestre olympique.

Lors d’une séance en avril, le conseil approuvait cette même demande à condition que l’aspect extérieur du bâtiment soit revu afin de minimiser son impact sur le paysage.  

La séance d’hier survenait au lendemain de la présentation de la nouvelle maquette du manège équestre et des écuries, des fondations signées par l’architecte de renom, Pierre Thibault.

La résolution implique que le concept architectural présenté influencera l’ensemble des autres bâtiments et que l’équipe d’architectes sera impliquée dans la préparation des plans finaux.

Le Comité consultation d’urbanisme (CCU) du village appuie les nouveaux plans. Le regroupement se demande uniquement si la dimension projetée du manège est nécessaire.

Le conseil exige de la Société d’agriculture du canton de Shefford (SACS) qu’elle obtienne les permis et les certificats en vertu des articles 22* et 32 de la Loi sur la qualité de l’environnement du ministère du Développement durable de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) pour la construction des infrastructures.

Aussi, toujours selon les exigences du conseil, le plan d’aménagement paysagement devra être entrepris par une firme d’architecture du paysage et d’une équipe de travail détenant une expérience en modulation de sols. Ce plan devra être approuvé par le CCU et les élus de Bromont.

Malgré l’adoption, trois des six conseillers, Sylvie Adam, Diane Perron et Louis Villeneuve se questionnent toujours sur la pertinence de construire le manège de 70 mètres sur 90 mètres. «On nous a affirmé depuis le début que la construction du manège était une exigence et que s’il n’y en avait pas, c’était de dire adieu aux Jeux équestres (mondiaux)[…]. Les deux disciplines de dressage et de reining peuvent se tenir dans un aréna non couvert», a lu M. Villeneuve en son nom et au nom des deux autres conseillères.

«Un projet de ce type se doit d’avoir un plan d’affaires», poursuit-il. Cette affirmation a créé une onde de choc dans l’assistance. Des citoyens ont martelé la Ville et les représentants de la SACS de questions à savoir pourquoi le plan d’affaires du manège équestre, incluant entre autres son avenir, n’était pas public.

Ils affirmaient aussi que c’était nécessaire d’avoir davantage d’information à ce sujet et de transparence afin de mobiliser la population derrière cette aventure.

Article 22 de Loi sur la qualité de l’environnement*

«Nul ne peut ériger ou modifier une construction, entreprendre l’exploitation d’une industrie quelconque, l’exercice d’une activité ou l’utilisation d’un procédé industriel ni augmenter la production d’un bien ou d’un service s’il est susceptible d’en résulter une émission, un dépôt, un dégagement ou un rejet de contaminants dans l’environnement ou une modification de la qualité de l’environnement, à moins d’obtenir préalablement du ministre un certificat d’autorisation ».

«Quiconque érige ou modifie une construction, exécute des travaux ou des ouvrages, entreprend l’exploitation d’une industrie quelconque, l’exercice d’une activité ou l’utilisation d’un procédé industriel ou augmente la production d’un bien ou d’un service dans un cours d’eau à débit régulier ou intermittent, dans un lac, un étang, un marais, un marécage ou une tourbière, doit préalablement obtenir du ministre un certificat d’autorisation».

Source : ministère du Développement durable de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques