Max Parrot : jouer le tout pour le tout

OLYMPIQUES. Le surfeur des neiges Maxence Parrot est rentré au pays lundi soir. Il rapporte de Pyeongchang une médaille d’argent brillamment remportée au Slopestyle… et la déception d’une neuvième place en Big Air, une discipline dans laquelle il excelle pourtant. Qu’à cela ne tienne, le héros olympique originaire de Bromont n’a aucun regret.

Tous les espoirs étaient permis pour Parrot, pressenti pour décrocher l’or à la toute première épreuve de Big Air présentée dans l’histoire des Jeux. Or, le conte de fée du 10 février ne s’est pas répété. Alors qu’il avait pu atterrir son dernier saut et monter sur la deuxième marche du podium à cette date, l’athlète a plutôt chuté lors de deux derniers essais en finale de la seconde épreuve, le 23 février. Résultat: il a vu son compatriote canadien Sébastien Toutant remporter les plus grands honneurs, terminant parmi les quatre derniers athlètes en compétition.

En entrevue samedi soir alors qu’il se trouvait encore en Corée du Sud, l’athlète a avoué avoir en quelque sorte joué gros avec un switch triple cork 1800, sentant qu’il avait la chance de mettre la main sur une médaille dorée.  Pas question de repartir de Pyeongchang  avec deux récompenses identiques ; il a, ni plus ni moins, sorti l’artillerie lourde. «Je me suis dit que vu que j’avais déjà une médaille d’argent, que je pouvais me permettre d’y aller avec le tout pour le tout. Si ça avait marché, ça aurait été une très belle histoire», a-t-il lancé en riant. «Je n’ai absolument aucun regret d’avoir fait ce choix-là», a-t-il par la suite précisé aux journalistes.

Le Bromontois Max Parrot (à droite) et le Saskatchewanais Mark McMorris sont devenus les deux premiers athlètes canadiens à décrocher une médaille à Pyeongchang le 10 février. Ils n’ont malheureusement pu répéter leur exploit du Slopestyle en Big Air, terminant respectivement neuvième et dixième.

Précisons que l’inclinaison de la pente à l’atterrissage a été modifiée à la dernière minute et qu’un refroidissement météo a joué les trouble-fêtes, vendredi dernier, en  augmentant la vitesse de glisse des compétiteurs du Big Air. En dépit de ces facteurs, le snowboarder refuse de jeter le blâme. «Il n’y a aucune excuse», a-t-il admis, expliquant être habituellement en mesure «de rider tous les types de sauts».

Passer à travers

C’est via la Porte rouge Canadian Tire, un portail numérique qui permet aux athlètes d’interagir avec leurs proches en direct des Jeux olympiques, que Parrot a répondu aux questions de la presse locale. À peine 24 heures après sa performance, la déception était encore vive et le planchiste de 23 ans avait encore de la difficulté à digérer sa mésaventure.

«Ça va me prendre quelques jours et je crois que c’est normal. Il faut juste passer à travers ça. C’est certain que c’est toujours mieux de revenir avec quelque chose qu’avec rien,  donc je suis très fier de moi quand même», a-t-il avoué. «C’est un rêve réalisé juste de revenir au Québec avec ça», a plus tard indiqué l’athlète, tout sourire, en pointant fièrement la décoration pendue à son cou.

Poussé par les encouragements des gens de son coin de pays à qui il a fait vivre une myriade d’émotions, Max Parrot a expliqué, samedi soir, que ses plus grands fans ont joué un rôle déterminant pour lui, même à  des milliers de kilomètres. Il a tenu à les remercier de l’avoir accompagné avant chacune de ses acrobaties. «Je savais qu’il y avait tout ce monde-là, que vous me regardiez en direct du Québec. Juste de penser à vous autres, ça m’a déstressé. C’est un beau moment, dans ma tête», a-t-il mentionné à son entourage.

Une expérience en or

Si son séjour en Corée du Sud ne pas exactement soldé de la manière espérée, reste que le Bromontois a de loin préféré ses deuxièmes Jeux à ses premiers. «À Sotchi, j’étais un gars qui était plus fermé, très concentré dans mes affaires. J’ai évolué beaucoup en quatre ans, comme tout le monde évolue. Je suis un gars plus ouvert, qui apprécie plus tout ce qui m’arrive […]», a-t-il expliqué au GranbyExpress.

Avec trois semaines sur place au lieu d’une seule en 2014, le jeune homme dit avoir davantage vécu l’esprit des Jeux. Il a pu assister aux performances des autres participants, tous pays confondus et aller davantage à leur rencontre. Celui qui a fait ses débuts à la station de ski de Bromont a, cette fois, eu la chance de réellement prendre la mesure de cette grande compétition internationale.

Après des moments à la fois galvanisants et stressants, Parrot compte prendre un peu de repos dans son patelin… avant de rapidement remonter sur sa planche. «Je repars déjà la semaine prochaine pour le US Open du Colorado, donc je vais prendre mes quelques jours au Québec pour vraiment me reposer», a-t-il  lancé.