Mélissa Lussier courra six heures pour sa fille
FONDATION. «Ça a été les six plus longues heures de ma vie». Voir sa petite Kaïla, âgée d’à peine cinq mois, partir dans les bras d’un infirmier pour subir une opération à cœur ouvert, jamais Mélissa Lussier n’oubliera ce difficile moment. Impliquée depuis maintenant cinq ans auprès de la Fondation En Cœur, la photographe professionnelle a choisi de s’investir davantage cette année et de s’entraîner en vue de courir, à relais, durant six heures le 18 octobre prochain durant l’événement Courir 6H En Coeur. Une course symbolique pour tout parent qui a dû patienter les six heures que dure une opération à cœur ouvert.
Après cinq mois de vie, Kaïla ne pesait que huit livres. Lors d’une consultation médicale, le médecin décèle, au stéthoscope, un souffle au cœur. Le lendemain, Mélissa Lussier et sa fille étaient attendues au département de cardiologie à l’hôpital Ste-Justine. «Ils ont décelé trois souffles au cœur, dont un qui faisait qu’elle perdait 80% de son flux sanguin», explique Mme Lussier.
Quelques jours avant l’opération, les médecins ont prescrit un régime de gavage au lait maternel au poupon afin qu’elle prenne de la masse, mais cela n’a pas fonctionné. La chirurgie a tout de même eu lieu le 2 juin 2006. «J’ai laissé Kaïla dans les bras d’un infirmier et derrière lui, il y avait la grosse pancarte Bloc opératoire. Elle était si petite», se remémore Mme Lussier. À la demande du personnel, les parents ont quitté l’hôpital et ont attendu durant six longues heures le coup de téléphone. «C’est l’épreuve de ma vie cette opération. C’est la plus longue journée de ma vie. Le stress, l’attente,… de ne pas savoir ce qui se passe pour ma princesse.»
«On a patienté et de retour à l’hôpital, on a rencontré la cardiologue qui nous a dit que Kaïla était une championne», se souvient Mélissa Lussier.
Le rétablissement de la fillette s’est bien déroulé, si bien que Kaïla a maintenant un cœur «normal». «Son cœur est top shape. Elle a un coeur d’une petite fille normale de huit ans», précise sa mère. Seule exception près: elle doit subir des examens de routine pour s’assurer du bon fonctionnement de son appareil cardiaque.
Fondation En Cœur
Durant tout le processus chirurgical et encore aujourd’hui, la petite famille bénéficie du support de la Fondation En Cœur. «Ils ont un livre Pourquoi mon enfant. Ça nous a rassurés de lire ce livre et de voir ce qui pourrait s’en venir», indique Mme Lussier. Ils ont aussi pu bénéficier d’un hébergement à deux pas de l’hôpital Ste-Justine à Montréal lors de l’hospitalisation. Et grâce à la clinique mobile de la Fondation, Kaïla et sa mère n’ont pas à se rendre à Montréal pour les suivis médicaux: elles peuvent simplement aller au centre hospitalier de Granby.
Depuis cinq ans, Mélissa Lussier effectue des campagnes pour amasser de l’argent au profit de la Fondation. Si la photo était au cœur de ses levées de fonds, cette année, elle y a mis tout son corps et son esprit. Pour symboliser l’opération à cœur ouvert, la Fondation En Cœur organise Courir 6H En Cœur, une course à relais de six heures. Mélissa Lussier y participera, en compagnie de son conjoint Dominic Côté. Ce dernier a lui aussi bénéficié des services de la Fondation avec sa propre fille, Sara-Maude maintenant âgée de 10 ans, de même que son neveu Noah, six mois. Le duo de coureurs sera complété par les parents de Mélissa (Gaétane et Richard Lussier) ainsi que Joël Côté et Annie Ruel, respectivement le frère et la belle-sœur de Dominic. L’objectif de financement fixé à 650$ par la Fondation a été largement dépassé par le groupe. Au moment d’aller sous presse, 2 540$ avaient été amassés. L’équipe de Mélissa Lussier aimerait bien amasser 3 000$.
Entraînements
Si elle court de façon intermittente depuis trois ans, Mélissa Lussier a dû se soumettre à un entrainement intensif pour son défi. En compagnie de son conjoint, elle court quatre à cinq matins par semaine. «On fait ça depuis le mois de mai pour se préparer pour ce six heures. Avant je ne courrais pas 5 kilomètres. Maintenant, je suis capable de courir 1 heure.» Des blessures ont ponctué les entraînements, mais le couple a gardé le cap. «Les enfants sont très fiers de nous», ajoute la photographe professionnelle.
Le défi approche à grands pas et la famille garde le cap. «Je vois la journée du 18 octobre comme un recueillement et une fête. Les moments où je serai seule en piste, je vais penser à ce qu’on a vécu et quand ça va être plus difficile, je vais penser aux enfants. Après on va festoyer avec une bonne bouffe».
«On devrait courir une heure chaque. On va s’entraider. On veut courir tout le monde ensemble au début et à la fin», ajoute Mme Lussier.
Si l’événement a lieu à Québec, sur les plaines d’Abraham, Mélissa Lussier a le projet de réaliser un pareil défi dès l’an prochain dans la région. À suivre!
Pour encourager l’équipe de Mélissa Lussier, cliquez ici.
La maladie cardiaque chez les enfants
1 sur 100
Un enfant sur 100 nait avec une malformation cardiaque congénitale nécessitant un suivi médical.
400
Le nombre de chirurgies cardiaques réalisées annuellement au Québec.
97%
Taux de réussite des chirurgies cardiaques
40%
Taux de malformations cardiaques pouvant être maintenant traitées sans intervention chirurgicale.
2 700
Nombre de journées de travail annuellement épargnées aux parents grâce à la clinique mobile.
2 240 000
Nombre de kilomètres épargnés aux parents chaque année, plus de 56 fois le tour de la Terre.
(Source: Fondation En Cœur)