Michel Pinault: une référence du monde municipal

PERSONNALITÉ. Michel Pinault entame sa 20e année au service de la Ville de Granby et sa 14e à titre de directeur général. Un poste pour lequel il se considère choyé. Malgré les nombreuses opportunités, celui qui fait figure de référence dans le milieu municipal n’a jamais eu l’intention de quitter.

Le 28 mai dernier, la Corporation des officiers municipaux agréés du Québec a remis son prix Mérite COMAQ à Michel Pinault. Un hommage gardé dans le plus grand secret. À son insu, ses enfants, sa conjointe, ses amis étaient présents pour l’occasion.

«Deux semaines avant le congrès, j’ai même fait la route de Saint-Hyacinthe à Québec avec le président de la COMAQ et je ne me suis jamais douté de rien», assure le récipiendaire. Une reconnaissance qu’il accepte avec grande fierté.

«Je crois beaucoup à la COMAQ. Ça permet de faire du réseautage, d’être toujours branché sur ce qui se passe ailleurs dans le monde municipal», souligne M. Pinault. Il a par ailleurs été le plus jeune président de l’association à l’âge de 33 ans, soit en 1994.

«Ça m’a permis de grandir. Je ne serais pas le directeur général que je suis sans la COMAQ. Ç’a fait de moi un meilleur gestionnaire», croit-il. À l’époque de son passage à la présidence, il met sur pied le tout premier plan stratégique de l’association. Un premier geste qui bâtit sa réputation de référence. «Le document a beaucoup évolué depuis, mais par respect on m’implique à chaque fois», précise-t-il.

Son expertise et son intégrité ont été à nouveau sollicitées dans le cadre des travaux de la Commission d’enquête sur les contrats publics dans l’industrie de la construction (Commission Charbonneau). Michel Pinault a contribué à un groupe de travail qui a déposé un mémoire sur les bonnes pratiques à mettre en place. «Je suis très fier de cette contribution et on va peut-être voir des choses qu’on fait ici se retrouver dans les recommandations de la commission», mentionne le DG.

Sept-Îles, Magog, Granby

Natif de Price, dans le Bas-Saint-Laurent, c’est un voisin maire du village qui lui a donné le goût de s’intéresser aux affaires publiques. Par la suite, ses études en droit ont nourri son intérêt pour les affaires municipales. Après avoir complété son barreau, il pratique à l’aide juridique à Ste-Anne-des-Monts avant d’entrer dans un cabinet de Sept-Îles.

«Je devais prendre une décision si je voulais m’associer au bureau d’avocats, mais un poste s’est ouvert à la Ville de Sept-Îles et c’est ce que j’ai choisi», raconte Me Pinault qui a fait ses premiers pas dans le monde municipal sur la Côte-Nord.

Il quitte ensuite Sept-Îles pour se rapprocher des grands centres et décroche un poste au greffe de Magog. «Là, j’ai vraiment eu le goût de sortir du greffe et j’ai été directeur de plusieurs services administratifs», poursuit le gestionnaire qui a passé 10 ans à Magog.

L’occasion de passer à une plus grande ville survient en 1996 lorsque Granby lui ouvre ses portes. «C’est un privilège parce que c’est une ville qui demeure à échelle humaine. On a des moyens, mais on est en contrôle», explique-t-il.

Gardien de la continuité

Lors de son élection en 2013, Pascal Bonin est devenu le 9<V>e<V> maire avec lequel Michel Pinault collabore. Pendant que les élus se succèdent au rez-de-chaussée, le deuxième étage lui demeure stable.

«C’est toujours un défi de travailler avec un nouveau maire. À chaque fois, il faut rebâtir le lien de confiance, c’est une opportunité de se dépasser», mentionne celui qui se voit comme le gardien de la continuité.

Bien que le rôle de visionnaire revienne aux politiciens, il ne cache pas que les officiers municipaux jouent tout de même un rôle d’influenceurs. «Dans les vingt dernières années, la Ville a beaucoup évolué, mais elle est restée à échelle humaine et on a une belle qualité de vie à Granby», estime le premier fonctionnaire.

À l’aube d’énormes chantiers qui attendent la municipalité et la forte croissance qui se poursuit, Michel Pinault est enthousiaste. «Le dynamisme de la ville, c’est ça notre motivation de faire avancer les choses», lance-t-il. Rassurez-vous, le DG est là pour rester.