Parc des sommets: «On l’a!» – Louis Villeneuve

CONSERVATION. Une nouvelle étape a été franchie, vendredi matin, à Bromont: la Ville s’est officiellement portée acquéreur des lots qui deviendront le futur Parc des sommets, une aire protégée espérée par le milieu depuis plusieurs années.

«Je suis tellement heureux, c’est incroyable! C’est ce qui m’a amené en politique, ce dossier-là. Ça fait pratiquement cinq ans jour pour jour que l’on a commencé à rêver ce parc-là. Aujourd’hui, on réalise ce rêve: c’est comme un accouchement, j’imagine!», a lancé en riant le premier magistrat, Louis Villeneuve, au sortir de la signature protocolaire de l’acte notarié.

En plus du maire et de la greffière de la Ville, Catherine Nadeau, des représentants de la Société de conservation du Mont Brome (SCMB) et de Conservation de la nature Canada (CNC) ont pris part à l’événement tant attendu.

Le propriétaire des lots, Charles Désourdy, a évidemment lui aussi paraphé le document. Rappelons que l’entente, fixée à quelque 8,25 millions $, vise la vente d’environ 150 hectares, soit l’équivalant de 278 terrains de football, sur le flanc sud du mont Brome. «De notre côté, la tournure des événements est un peu ce qu’on souhaitait au début. Il y a eu beaucoup de montagnes russes et de discussions. Si je mets mon chapeau d’entreprise, on est très satisfaits», a fait savoir le président de Bromont, montagne d’expériences.

«On va faire de très bons voisins», a assuré l’homme d’affaires, qui compte réinvestir les recettes de la transaction dans le développement de la montagne, ce qui permettra d’avoir le meilleur des deux mondes selon lui : une partie récréotouristique et une autre conservée.

Rappelons que le promoteur avait pour projet d’ériger 27 résidences dans le cadre du projet domiciliaire Val 8 sur le massif du mont Bromont. M. Désourdy détenait d’ailleurs les permis pour mettre en branle une première phase comprenant huit bâtiments.

Rappelons que le montage financier global relié au projet a pu être bouclé grâce au soutien in extremis du gouvernement provincial, qui a confirmé le 25 février, soit à un peu plus de 72 heures de la date butoir, une aide financière maximale de quatre millions $. Cette somme avait alors mis fin à une véritable course contre la montre, puisque Bromont, montagne d’expériences aurait légalement été habile à aller de l’avant dès le premier mars.

La Ville injecte quant à elle 2,75 millions $ dans l’aventure et CNC fera sa part avec 1,5 million $. La communauté d’affaires ainsi que les citoyens de Bromont, une ville comptant un peu plus de 9000 âmes, ont également contribué dans le cadre d’une grande collecte de fonds à la hauteur d’un peu plus d’un million $.

C’est un départ!
«Ça fait juste commencer. […] Le défi est devant nous. C’est un honneur de vous accompagner à partir d’aujourd’hui. Je crois que c’est très inspirant, le sérieux  qui a été mis (dans la démarche) et la qualité des documents qu’on signe ce matin», a fait valoir Joël Bonin, le vice-président associé à CNC, l’instance à qui l’administration municipale a choisi de céder les lots pour la suite des choses.

Questionné à savoir quelle serait la prochaine étape dans cet important dossier, le maire Villeneuve n’hésite pas une seule seconde : festoyer. «Il y a des gens qui ont mis tellement de temps, de cœur et d’argent dans ce dossier-là, il a tellement de gens à remercier! Il faut faire un événement juste pour ça», lance-t-il. La date de ce futur événement n’est toutefois pas encore connue. Notons que de nombreuses organisations ont mis la main à la pâte au courant des dernières années, par exemple Protégeons Bromont et Les Amis des Sentiers.

Il faudra également, à court terme, réunir les personnes impliquées dans la protection de la vallée formée par les sommets des monts Spruce et Bernard afin tabler sur les plans du développement à venir. «Tout est à faire. Oui, on a des terrains et  il y a des sentiers, mais on veut avoir des piétons, des chevaux et des vélos. Il y a beaucoup de travail à faire au niveau de la logistique», ajoute l’élu.

Un pavillon d’accueil et un musée de style «cabane à sucre» dédié à l’interprétation de l’érable sont, entre autres, prévus sur le site.