Pénurie de main-d’oeuvre: «c’est un enjeu mondial»_Patrick St-Laurent, de Granby Industriel
ÉCONOMIE. Les panneaux «Nous embauchons» pleuvent dans le parc industriel de Granby. L’économie de la région se porte bien et le taux de chômage est à son plus bas. Un véritable casse-tête pour des entreprises d’ici qui tentent par tous les moyens de dénicher du personnel qualifié pour prendre de la vitesse. Un contexte d’affaires qui oblige des entreprises à faire des pieds et des mains pour séduire des travailleurs potentiels. Un signal entendu par Granby Industriel.
Le plein emploi occasionne des maux de tête pour les petites et moyennes entreprises. Dans certains cas, la problématique de la pénurie de main-d’œuvre freine des projets d’investissement. Dans un communiqué émis la semaine dernière, la Chambre de commerce Haute-Yamaska et région (CCHYR) fait référence notamment à la compagnie Les Cartons Northrich, de Granby, qui a regardé la possibilité d’aller s’établir ailleurs pour l’installation de nouvelles machines.
Chez Granby Industriel, l’organisme voué au développement économique à Granby, on reconnaît les besoins criants en main-d’œuvre chez nous. Il faut toutefois relativiser, selon son directeur général, Patrick Saint-Laurent.
«La main-d’œuvre, c’est un enjeu mondial. Il y a plein de baby-boomers qui partent à la retraite. La recherche de personnel, c’est un phénomène démographique», explique Patrick Saint-Laurent.
«On a un contexte favorable. Ça va bien aux États-Unis, au Canada et dans le monde économiquement, ce qui fait que les carnets de commandes sont garnis», ajoute le DG de Granby Industriel.
S’adapter au marché
Le marché du travail évolue tout comme les critères des travailleurs et des chercheurs d’emploi à la recherche d’un nouveau défi professionnel. Le taux horaire ($$$) n’est plus seulement l’unique critère, soutient Patrick Saint-Laurent.
«L’entreprise doit s’adapter, être attrayante, valoriser les employés, les rendre utiles et leur donner des défis. Les jeunes d’aujourd’hui veulent s’épanouir.»
Pour illustrer son propos, M. Saint-Laurent n’hésite pas à mentionner l’entreprise Ubisoft. Établi au Québec depuis 20 ans, le géant français du jeu vidéo prévoit investir 13 M$ dans la relève et la recherche universitaire appliquée dans le cadre de son projet d’investissement de 780 M$ au Québec annoncé récemment.
Vendre Granby
Pour soutenir les entreprises à la recherche de personnel, il faut sortir de nos frontières et rendre Granby attrayante pour les travailleurs, admet Patrick Saint-Laurent. La qualité de vie et les attraits de la région (pistes cyclables, montagnes, etc.) sont des atouts qu’ont les entreprises en quête de candidats. La présence d’une centaine d’ethnies à Granby n’est pas à négliger et se veut un bassin de main-d’oeuvre. En 2021, un travailleur sur cinq viendra de l’immigration, rappelle M. Saint-Laurent.
«Une entreprise qui a une vision va s’en sortir. Si tu ne bouges pas, les autres vont bouger à ta place», affirme Patrick Saint-Laurent.
Pour vanter les opportunités d’emploi et la région, Granby Industriel entend faire appel à ses partenaires notamment la CCHYR, le Carrefour Jeunesse Emploi des Cantons-de-l’Est et Solidarité ethnique régionale de la Yamaska. Un plan de match basé sur sept stratégies et 39 actions, la campagne promotionnelle Granby, Profitez et des participations à des salons de l’emploi font partie de stratégies de Granby Industriel.