Une porte ouverte à toutes au CALACS de Granby

SENSIBILISATION. Puisqu’elles ont une plus grande propension à la vulnérabilité et se butent à des obstacles particuliers lorsqu’il est temps de lever le voile sur la violence vécue, le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Granby lance une nouvelle campagne de sensibilisation destinée aux femmes immigrantes, en situation d’handicap ou issues de la diversité sexuelle ou de genre.

La Semaine des victimes et survivants d’actes criminels battra son plein du 27 mai au 2 juin prochain sous le thème «Transformer la culture ensemble». Pour souligner l’événement, le CALACS local lance de nouveaux outils visant à davantage rejoindre les femmes issues des minorités.

Dans le cadre de ce projet intitulé «Pour un CALACS inclusif», des pamphlets seront distribués.  Des affiches seront aussi sous peu placardées sur une quinzaine d’autobus de Granby, Cowansville et Farnham et le seront pendant un mois. Cinq abribus de Granby arboreront également les  pancartes, sur lesquelles on retrouve les visages de femmes de tous horizons. On compte également sensibiliser les chauffeurs du transport en commun des trois agglomérations afin qu’ils soient en mesure de répondre aux questions reliées à cet affichage, au besoin.

Briser le silence

Tous ces efforts visent à rappeler que l’organisme est présent depuis 1986 pour accueillir les confidences des femmes qui en ressentent le besoin. «Briser le silence, ça ne veut pas nécessairement dire d’aller porter plainte à la police. Pour nous, c’est une étape importante du processus de guérison», explique Gabrielle Champagne, chargée de projet pour l’organisme féministe. Celui-ci invite également ces femmes à s’impliquer et à prendre part à la lutte contre la violence sexuelle.

Notons que les bureaux de l’instance sont universellement accessibles et ouverts à toutes les femmes de douze ans et plus, et ce, sans aucune discrimination. Les services sont confidentiels et gratuits. De plus, ils peuvent au besoin être dispensés en faisant appel aux services d’un interprète.

Des barrières à abattre

Les trois groupes de femmes ciblés dans le cadre de la campagne ne constituent qu’environ 3% des demandes d’aide formulées au CALACS. Puisqu’il est plus ardu de les rejoindre, l’organisation a décidé de mettre les bouchées doubles afin de contribuer à abattre les différentes barrières entre elle et celles qui vivent dans le silence.

«Il y en a beaucoup plus qu’on le pense, mais les personnes ont déjà beaucoup de mal  à assumer […] au quotidien leur différence et leur handicap», explique Marie-Christine Hon, coordonnatrice de la Dynamique des handicapés de Granby et région (DHGR). Cette dernière explique qu’il est particulièrement ardu d’entrer en contact les femmes résidant dans une maison d’hébergement ou dans un établissement hospitalier.

«Les personnes immigrantes n’ont pas nécessairement la même définition de ce qui est une agression à caractère sexuel», ajoute pour sa part  Isabelle Meunier, coordonnatrice Aide à l’accueil et à l’établissement pour Solidarité ethnique régionale de la Yamaska (SERY). Une méfiance des autorités policières ou une relation de subordination vécue par une personne parrainée peuvent aussi expliquer, par exemple, pourquoi elles sont moins enclines à s’ouvrir sur leur expérience. Notons que le SERY, la DHGR et Divers-Gens  sont partenaires de la campagne et jouent un rôle de référencement au besoin.

Pour plus d’information concernant l’aide apportée au quotidien par le CALACS, visitez le www.calacs-granby.qc.ca ou téléphonez au 450 375-3338. Une ligne d’écoute provinciale est aussi accessible 24 heures sur 24, sept jours sur sept, au 1 888 933-9007.