Première édition de camelot d’un jour à Granby

COMMUNAUTAIRE. L’émotion était au rendez-vous cet après-midi à Granby à l’occasion de la première édition de l’activité «Camelot d’un jour». L’animateur et comédien, Jean-Marie Lapointe, a fait équipe avec Bertrand Derome, un ancien itinérant qui vend le magazine l’itinéraire à Granby et Sutton. Ce dernier est surnommé M. Sutton et M. Granby. Il s’agissait de la première rencontre entre les deux hommes depuis dix ans.

Jean-Marie Lapointe en était à sa deuxième participation à titre de «Camelot d’un jour». Il avait participé à l’expérience l’an dernier à Montréal. Lors de son passage à Granby, il était en tournage d’une série documentaire sur l’itinérance qui sera diffusée à TVA au printemps 2017. «On trouvait l’idée des retrouvailles avec Bertrand intéressante. Je l’ai connu à Outremont et aujourd’hui on vend des magazines l’Itinéraire. Nous allons passer du temps ensemble aussi aujourd’hui», note le fils du célèbre comédien Jean Lapointe. 

Pour Jean-Marie Lapointe, le fait de revoir M. Derome était un beau moment. «Je l’avais vu sur des photos. Je savais qu’il avait eu une métamorphose. Lorsque je l’ai connu, il ne pesait que 100 livres à Montréal. Ce que je note, c’est qu’il a pris confiance en lui et il a arrêté de consommer. À l’époque, il consommait de l’alcool et de la drogue. Je le qualifierais de miracle sur deux pattes», ajoute M. Lapointe.

M. Derome était d’ailleurs heureux de pouvoir compter sur la présence de Jean-Marie Lapointe pour cette première édition de Camelot d’un jour à Granby. «Il est un ami du temps où j’ai commencé à vendre L’Itinéraire à Montréal. Il m’a encouragé et soutenu et je pense qu’il est fier de voir le chemin que j’ai parcouru. Grâce à cet important soutien, j’ai été capable de me sortir de 20 années de consommation et du monde de la rue», a expliqué M. Derome. De dernier ajoute que de vendre ce magazine l’a aidé pour sa patience, sa pensée, son agressivité et son impulsivité. À ses yeux, un tel projet est un outil important qui aide les gens qui ont vécu dans la rue.  

L’activité de «Camelot d’un jour» a permis à une vingtaine de personnalités québécoises d’être jumelées à des camelots de L’Itinéraire, pour vendre, le magazine à différents points de vente.   

Être camelot d’un jour 

L’événement qui avait lieu aujourd’hui a permis à une vingtaine d’artistes de se mettre dans la peau d’une personne qui vend L’Itinéraire. «Ce n’est pas facile. Il y a des dizaines de personnes qui passent et ils n’achètent pas le magazine. À Montréal, c’est encore pire. Ça passe et les gens ne te regardent même pas. On ne t’entend pas, tu n’es pas là. Sinon, on fait semblant de ne pas t’avoir vu. C’est carrément un message de rejet», lance l’animateur Jean-Marie Lapointe. 

Le magazine L’Itinéraire est vendu aux deux semaines à Granby depuis mai 2015.  C’est l’organisme Partage Notre-Dame qui chapeaute le dossier. «Avec le fait qu’il y a plus de camelots en région, ça nous permet d’avoir une tribune dans L’Itinéraire pour aborder ce sujet en région», explique le coordonnateur du Groupe actions solutions pauvreté (GASP) Nicolas Luppens.  

Le magazine L’Itinéraire est vendu au coût de 3,00 $ et 1,50 $ va directement au camelot. 

Situation de la pauvreté à Granby

Moins d’itinérance chronique.

Majorité des sans-abris vont se déplacer à Montréal.

Les travailleurs font plus appel à des ressources d’aides alimentaires.