Premiers répondants à Sainte-Cécile-de-Milton: un achat controversé
L’implantation du Service de premiers répondants à Sainte-Cécile-de-Milton a été marquée par l’achat controversé d’une camionnette neuve de plus de 35 000$. Impatient de trouver un véhicule pour le service d’urgence, le maire de la municipalité, Sylvain Beaudoin, a lui-même acheté la camionnette, contrevenant ainsi au processus légal d’appel d’offres prévu pour ce genre d’achat.
Une plainte a d’ailleurs été déposée au ministère des Affaires des Régions et de l’Occupation du Territoire (MAMROT), a appris GranbyExpress.com.
Selon la Loi, un tel contrat ne peut être «adjugé qu’après une demande de soumissions faite par voie d’invitation écrite auprès d’au moins deux entrepreneurs ou, selon le cas, deux fournisseurs, s’il comporte une dépense d’au moins 25 000$ et de moins de 100 000$».
«J’ai fait un appel d’offres sur invitation, et en caucus, les sept membres du conseil, on a proposé les noms de GM et de Ford, en tenant compte de l’économie d’essence, affirme Sylvain Beaudoin. On a contacté Granby Chevrolet et Formule Ford, et on n’a eu aucune réponse.»
La directrice générale de Sainte-Cécile-de-Milton a ensuite publié la demande sur le Système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec (SEAO). Entre temps, le maire a recontacté les deux concessionnaires. Personne n’a soumissionné.
«Là, j’ai dit… on va bouger. Le Service d’incendie de Roxton Pond nous a prêté un véhicule pour que notre service de premiers répondants, et c’est normal qu’ils veuillent le ravoir», fait-il valoir.
Après discussion avec le directeur des premiers répondants, le choix du véhicule s’est arrêté sur un camion GMC Sierra 1500 4×4 pour une somme de 34 927$ plus taxes.
«Je ne regrette pas ce que j’ai fait. Je voulais que ça avance, pour les citoyens», plaide le maire.
Plaintes au MAMROT
Selon la Loi, à la suite de deux appels d’offres demeurés sans réponse, Sylvain Beaudoin aurait dû le publier une deuxième fois sur le site de la SEAO. Si personne n’avait soumissionné, il aurait dû demander une autorisation au MAMROT pour procéder comme il l’a fait cet été, explique-t-il.
Le ministère des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire confirme qu’il a reçu «des plaintes» pour Sainte-Cécile-de-Milton.
«Elles sont en traitement actuellement, a indiqué Caroline Saint-Pierre, porte-parole du MAMROT, à GranbyExpress.com. Si elles sont fondées ou non, ça, on ne peut le dire. C’est à l’étude présentement.»
«J’ai mis l’appel d’offres sur le site de la SEAO en Montérégie et en Estrie. Pas juste à Granby. Ça représente quoi? 25, 30 concessionnaires? On a sauté une étape…on apprend en chemin», laisse tomber Sylvain Beaudoin.
«On me reproche la façon, dont j’ai procédé. Est-ce que c’est une histoire de jalousie? Peut-être. Mais un véhicule municipal, ça doit toujours être sur la coche. Il faut avoir un véhicule garanti, pas un camion qui ne démarrera pas quand on va en avoir besoin», illustre M. Beaudoin, qui n’a aucune idée de ce que sera la tournure des événements.
Pour mettre le service de premiers répondants en place, la municipalité a profité de subventions frôlant les 75 000$ provenant du Pacte rural de la Haute-Yamaska et de l’Agence de santé et de services sociaux de la Montérégie.
Mandat tumultueux
Considérant son premier mandat de «très tumultueux», Sylvain Beaudoin ne se représentera pas aux élections municipales du 3 novembre. «La vie est trop belle pour continuer à la gâcher comme ça», dit celui qui a défait Paul Sarrazin en 2009.
«Je m’étais présenté parce que personne ne voulait se présenter contre lui. Mon choix en a surpris plusieurs», rappelle le Miltonnais.
«La politique que j’avais vécue en tant que conseiller municipal était différente. On ne partageait pas toujours les mêmes opinions, mais on était capable de se parler sans petits coups hypocrites. Leur petite guerre, ils la feront tout seuls», affirme M. Beaudoin.
Premiers répondants en bref…
-Le Service de premiers répondants à Sainte-Cécile-de-Milton est actif depuis mai.
-L’organisation compte sur une quinzaine de premiers répondants actifs.
-À ce jour, une trentaine d’appels ont été enregistrés.
– Pour mettre le service de premiers répondants en place, la municipalité a profité de subventions frôlant les 75 000$ provenant du Pacte rural de la Haute-Yamaska et de l’Agence de santé et de services sociaux de la Montérégie.