Quand l’éducation s’invite à la marche contre la pauvreté

SOCIÉTÉ. Depuis quatre ans, jeunes et moins jeunes prennent d’assaut les rues de Granby le 17 octobre dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Cette année, en plus d’y participer, quatre groupes du programme d’éducation internationale (PEI) de l’école secondaire l’Envolée se préparent à la Marche STOP Pauvreté.

Le rassemblement se fera devant l’église Notre-Dame de Granby à 13h. Avant de partir pour la marche, les participants seront invités à ajouter leur touche personnelle à l’action symbolique.

Celle-ci se fera à l’aide d’une banderole composée de carrés de laine de couleur différente et fabriquée par le Cercle des fermières de Sainte-Trinité. Chaque carré signifie qu’une personne a le pouvoir de contribuer à un monde plus inclusif avec sa propre couleur. Les participants pourront s’exprimer sur les préjugés et l’humiliation que vivent les gens en situation de pauvreté en y inscrivant un mot.
 
La marche s’entamera vers 13h30 en direction de l’hôtel de ville. Un sit-in aura lieu à mi-parcours à l’angle des rues Principale et Dufferin.

Le but de cette activité est d’être solidaire envers les personnes qui vivent de la pauvreté et de sensibiliser la population à la problématique. À Granby, on estime que 12% de la population, environ 17 500 personnes, vit une situation de pauvreté.

Afin d’ajouter une touche festive à l’évènement, le comité organisateur invite les participants à apporter des objets pour faire du bruit. De plus, un percussionniste sera sur place pour animer la foule.

Le thème de cette année s’articule autour des préjugés et de l’humiliation. Le coordonnateur du Groupe actions solutions pauvreté (GASP), Nicolas Luppens, explique qu’une personne moins nantie doit faire face à des opinions préconçues.

L’une des plus courantes est qu’une personne qui vit de la pauvreté ne veut pas travailler. «Pourtant, sur 10 personnes qui vivent une situation de pauvreté, quatre travaillent au salaire minimum, cinq ont des limitations ou des diminutions de vie et la dernière est une personne exclue du monde du travail […]. Souvent, il s’agit d’un contexte global qui dépasse la personne», précise le coordonnateur.

Nicolas Luppens remarque que la pauvreté dans la région est devenue un enjeu, mais n’est pas prêt à dire qu’il faut arrêter la sensibilisation. «J’ai l’impression que la pauvreté est rendue un sujet d’actualité […] On sait qu’elle existe, mais il y a encore du travail à faire», affirme-t-il en entrevue avec les médias.  

La tête, le cœur et la posture
Les élèves du programme PEI de 2e secondaire se préparent à cette marche depuis quelques semaines.

En plus d’avoir écrit un poème sur le thème de la marche, ils ont participé à des ateliers sur la pauvreté, auxquels participait le coordonnateur du GASP et Judith Cusson, animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire.

«Nous avons préparé la tête. C’est-à-dire de leur faire découvrir la situation et les préjugés. La semaine prochaine, nous allons préparer le cœur […] Ils verront ce que c’est. Ça sera un travail d’empathie. Puis, nous allons préparer la posture. Leur faire voir la posture la plus aide qu’ils peuvent adopter», explique  Mme Cusson.

Xavier Lapointe, élève du programme PEI, espère que plusieurs personnes répondront à l’appel du comité stop pauvreté. «J’espère que ça va être gros et qu’on va pouvoir sensibiliser les gens de la ville. Trop de gens voient mal les personnes qui vivent de la pauvreté», fait-il remarquer.

Le jeune homme dit avoir été surpris d’apprendre que la plupart des gens qui vivent de la pauvreté veulent travailler «et aussi que l’aide sociale ne remplit pas la moitié des besoins d’une personne.»

Dans le cadre du programme PEI, Xavier fait beaucoup de bénévolat, mais il affirme vouloir en faire davantage auprès de communautés dans le besoin.