Redonner le goût du vrac  

AFFAIRES. Isabelle Guilmain a toujours eu la fibre environnementale, c’est avec cette passion qu’elle se lance en affaires en 2019 avec son entreprise Orange Coco, dans l’optique de rassembler sous un même toit une variété de produits en vrac et locaux. Quatre ans plus tard, même si les temps sont un peu plus durs pour le vrac, cette dernière demeure motivée par le bien-être des générations futures et désireuse de faciliter la transition vers un mode de vie zéro déchet.

Isabelle Guilmain, également mère d’une fille de 12 ans, s’est lancée dans l’aventure du vrac principalement pour contribuer à poser sa pierre dans le grand édifice de la sauvegarde écologique. «Je n’ai pas vraiment l’esprit grano, mais j’ai toujours eu une certaine conscience environnementale. On est dans un monde de surconsommation, on doit tous faire notre part pour réduire l’impact de ce phénomène», explique la gérante du Orange Coco.

«C’était aussi pour aider les gens à faire la transition vers le vrac. C’était compliqué d’acheter au vrac parce qu’il n’y’en avait pas beaucoup en ville, il fallait souvent que les gens fassent plusieurs arrêts pour leurs produits. C’était alors le but d’avoir tout à la même place», indique-t-elle.

Orange Coco propose une large gamme de produits locaux provenant de plus de 220 producteurs et artisans. Des produits frais, des fruits et légumes, des articles en vrac (alimentaire et ménagers) sont disponibles dans ce commerce engagé. L’entreprise vend également des matières premières permettant aux clients de créer leurs propres produits respectueux de l’environnement.

Conscientiser davantage

En réponse à la pandémie de COVID-19, qui a ralenti les ventes en vrac, Isabelle Guilmain tente de redoubler d’efforts pour sensibiliser les consommateurs à cette alternative durable. Elle reconnaît notamment le défi de maintenir des prix compétitifs face aux géants du commerce de détail tels que Costco et Walmart. «Il y’en a de plus en plus des coins vracs, notamment dans les grandes surfaces. Mais ils n’ont pas le service client qu’on offre ni la propreté. Personnellement, je n’irai pas acheter dans ce genre de vrac que personne ne surveille et dont tu ne sais pas qui a mis les mains là-dedans », note-t-elle.

Le contexte économique actuel ne favorise pas non plus les opérations de la gestionnaire, qui doit notamment redoubler d’efforts pour trouver des compagnies de réapprovisionnement qui vendent en gros, en vrac et qui font également la livraison.

Isabelle Guilmain s’est également engagée dans la sensibilisation du public en travaillant davantage sur les réseaux sociaux pour promouvoir l’achat en vrac, ainsi qu’avec les autorités locales, qu’elle a interpelées quelques fois pour essayer de sensibiliser plus de citoyens. Elle ne saura dire si c’est à cause de tous ses efforts, mais l’entrepreneure est contente de constater que la Ville a réagi en affichant un message sur un de ses panneaux indiquant que «l’achat en vrac est écologique».

«J’ai espoir qu’un jour, chacun des citoyens va faire un minimum d’achat en vrac. Malheureusement, il y a déjà beaucoup de plastique sur terre qu’on ne peut pas recycler. Le but n’est pas de devenir un client zéro déchet, mais juste de participer à réduire le moins de contenants possible», conclut-elle.