Restrictions sur la cigarette: un vent d’air frais, mais pas pour tous

Par Andréanne Turmel

La cigarette traditionnelle et la cigarette électronique ne sont plus tolérées sur les terrasses des établissements licenciés. Tout comme dans les véhicules en présence de jeunes de moins de 16 ans, ainsi que sur les terrains sportifs et les aires de jeux. Cette loi réjouit les non-fumeurs, mais les adeptes du vapotage ne sont pas tout à fait du même avis.
Cigarette.

La co-directrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Flory Doucas, revendiquait ces nouvelles restrictions depuis longtemps. Elle soutient que de permettre de fumer sur les terrasses est néfaste pour les employés qui passent leurs temps à «se promener d’un nuage de boucane à l’autre.»

Elle ajoute que les restaurateurs n’ont rien à craindre quant à une baisse des revenus. «Lorsqu’on a interdit de fumer à l’intérieur des lieux publics en 2006, on a pensé que ça deviendrait chaotique. Pourtant, on a révélé en 2010 que le taux de conformité dépassait les 95 %.»

Le directeur du bureau de Québec de l’Association pour les droits des non-fumeurs, François Damphousse, supporte quant à lui l’aspect de la protection des enfants dans le projet de loi 44. «Quand quelqu’un fume à 50 mètres de toi, tu ne seras pas affecté physiquement par ça. Cependant, un enfant qui est exposé à cela va être porté à normaliser la cigarette.»

Et le vapotage?

Le propriétaire de Nuance Vape de Granby, Olivier Hamel, est pour l’interdiction de fumer sur les terrasses. «Que ce soit la cigarette ou la vape, il y a toujours des extrémistes qui peuvent faire de gros nuages désagréables», image-t-il.

Cependant, il reconnaît que le projet de loi 44 va trop loin, principalement en soumettant la cigarette électronique aux mêmes réglementations que la cigarette traditionnelle. Depuis les nouvelles consignes instaurées en novembre dernier, le propriétaire ne peut plus étaler ses produits ou faire goûter les différentes saveurs à l’intérieur du magasin. «On est obligés d’aller sur le trottoir pour permettre de tester les produits. Le gouvernement veut  »dénormaliser » l’idée de fumer, mais les gens nous voient quand on est dehors. C’est presque de la publicité malsaine.»

M. Hamel soutient que le vapotage ne devrait pas se retrouver dans le même bateau que la cigarette, puisqu’elle sert souvent de pont pour les personnes qui tentent d’arrêter de fumer. «Quand tu arrêtes de fumer et que tu retouches à la cigarette, elle est bonne. Mais si tu fumes une cigarette traditionnelle après en avoir fumé une électronique, il y a moins de chances que tu l’apprécies».

Finalement, ce dernier suggère une réforme stricte sur la fabrication des liquides à saveurs pour la cigarette électronique. En ce moment, n’importe qui peut produire des parfums, ce qui pourrait créer de la fumée potentiellement néfaste, prétend le propriétaire de Nuance Vape.