Retombées de l’aéroport de Bromont: Granby  ne veut pas de «promesses en l’air»

MUNICIPAL. Pas question, pour Granby, de parapher automatiquement l’entente tripartite l’unissant à Bromont et Cowansville en ce qui a trait à la Régie aéroportuaire régionale des Cantons-de-l’Est (RARCE). Le conseil de ville a récemment annoncé sa volonté de renégocier l’accord en fonction de faits réels et non «de promesses en l’air».

Comme le veulent les règles du jeu, le conseil municipal a «dénoncé» l’entente six mois avant son renouvellement. Si le terme semble de prime à bord péjoratif, il s’agit d’une simple formalité, assure le maire, Pascal Bonin. Alors que les impacts positifs de la participation de Granby sont remis en doute par plusieurs, l’administration municipale granbyenne veut «avoir l’heure juste, une bonne fois pour toutes».

En ce sens, les trois villes propriétaires de l’aéroport mandateront sous peu une firme indépendante chargée d’évaluer les retombées du site aéroportuaire. La facture en découlant sera séparée à parts égales entre elles, explique M. Bonin.  «Moi je veux, une bonne fois pour toutes, qu’on crève l’abcès et qu’on aille poser les questions, qu’on sache où l’on s’en va dans ce dossier-là […]», a mentionné le premier magistrat.

Celui-ci avait déjà fait valoir sa réticence lors du dernier renouvellement de l’accord, en 2013; il était alors conseiller municipal. L’actuel député fédéral de Shefford, Pierre Breton, qui siégeait alors à ses côtés, avait d’ailleurs fait de même.

Le maire Bonin estime qu’une analyse partiale et complète permettra aux conseillers de prendre une décision éclairée sur le sujet. «Une chose est sûre, l’entente, elle date de très longtemps, autant sur les retombées économiques, le mode de fonctionnement, la représentativité. On veut regarder tous les aspects: les infrastructures, leur désuétude […]», ajoute l’élu, qui avance que l’entente n’a pas été modifiée en 25 ans.

Pascal Bonin estime que la RARCE n’est pas en mesure de fournir un portrait neutre de la situation. «Je ne veux pas une promesse en l’air, je veux l’état des faits. Je ne veux pas que ce soit rose, je veux que ce soit réel», ajoute-t-il, niant que la dénonciation du conseil constitue un pas vers la sortie. La conclusion d’une entente loisir entre Bromont et Granby est la preuve, selon lui, qu’il est possible de s’entendre.

Des réactions à Cowansville et Bromont

La mairesse de Cowansville, Sylvie Beauregard, voit d’un bon œil la démarche initiée par Granby. «Il est légitime de revoir cette entente, notamment parce qu’il y a de nouveaux acteurs autour de la table», mentionne-t-elle. L’élue soulève notamment le changement de discours de la Ville de Granby. «Il y a un an, M. Bonin voulait que Granby se retire de la RARCE. On va essayer que ce soit gagnant pour tout le monde», ajoute-t-elle.

Mme Beauregard souhaite profiter de l’occasion pour améliorer les façons de faire en lien avec le développement de l’aéroport.
Du côté de Bromont, le maire Louis Villeneuve, joint par le GranbyExpress, a d’emblée fait savoir qu’il n’avait pas à «dire quoi faire» à la Ville de Granby, qui se veut évidemment souveraine.

Le premier magistrat bromontois avance toutefois que le processus qui sera enclenché devrait s’avérer constructif.  «Ce que je comprends du message qu’on lance, c’est que l’entente actuelle ne convient pas et qu’on veut la revoir. On ne dit pas que l’on veut s’en aller ni qu’on ne veut plus rien savoir. Moi, je trouve ça positif», a fait valoir l’élu, optimiste.

En vertu de cet accord quinquennal qui viendra à échéance en décembre, chacune des trois administrations verse annuellement 96 000 $ pour assurer le fonctionnement de l’aéroport Roland-Désourdy, un montant qui n’a pas été indexé depuis de nombreuses années.

Avec la collaboration de Stéphanie Mac Farlane