Rue de Verchères: échanges corsés entre Michel Duchesneau et le maire Pascal Bonin
MUNICIPAL. Le dossier de la rue de Verchères s’est invité à la première période de questions de l’assemblée du conseil de la Ville de Granby, lundi soir. Coup pour coup, le promoteur Michel Duchesneau et le maire Pascal Bonin s’en sont donné à cœur joie lors de cette conversation corsée.
Jugeant avoir été pris en grippe par la Ville dans l’affaire du réaménagement d’une bande de protection boisée sur la rue de Verchères, Michel Duchesneau a profité de la tribune pour régler ses comptes avec le conseil municipal.
«Moi, j’ai fait une coupe de jardinage. Vous donnez l’exemple d’une certaine exagération. Je pense qu’il y a un peu d’abus là-dedans (…). À partir du moment où vous faites ça à un citoyen, peu importe sa situation financière ou son nom, de lui infliger une amende de 100 000 $, je crois qu’on est loin de la norme d’équité», a lancé le promoteur qui s’est présenté au lutrin flanqué d’un étalage de rondins de bois.
Très loquace au micro, l’ex-maire de Granby, en a ajouté en affirmant par la suite avoir été traité injustement par la Ville dans ce dossier. «Vous m’avez crucifié sur la place publique.» «Vous avez laissé entendre que j’avais coupé 110 arbres. Dans les faits, je n’ai pas coupé les 110 arbres. J’ai fait de la coupe de jardinage (…). Vous avez porté atteinte à ma réputation.»
À son tour, le maire de Granby, Pascal Bonin, n’a pas manqué de répliquer au discours du promoteur.
«Moi, ce que je cherche, c’est certainement pas la chicane. C’est une belle démonstration et ça va faire de belles photos dans le journal, mais ça ne changera pas la situation à l’heure actuelle», a rétorqué le maire.
Le rocher de 700 000 $
Interpellé par le promoteur, Pascal Bonin a saisi la balle au bond en rappelant à M. Duchesneau qu’il avait lui-même intenté une démarche judiciaire de 700 000 $ en 2010 contre la Ville concernant son développement. L’homme d’affaires s’était tourné vers les tribunaux pour faire casser une résolution visant à protéger un cap de roche.
«J’en ai aucun souvenir», a répondu M. Duchesneau. «Vous avez poursuivi la municipalité pour 700 000 $ et vous ne vous en souvenez pas», a riposté le maire. «Est-ce qu’une poursuite de 700 000 $, c’était abusif?»
«Alors votre question monsieur le maire?», a ordonné le promoteur.
«Vous n’êtes pas encore le président de l’assemblée. C’est encore moi, M. Duchesneau. Ne mélangez pas les rôles. Vous, vous rêvez de revenir vous asseoir ici, mais je suis encore assis ici», a déclaré Pascal Bonin.
Depuis quelques semaines, la saga de la rue de Verchères occupe l’espace médiatique. Au début du mois, de futurs résidents mécontents de l’imposition d’une bande de protection avaient vertement critiqué la position de la Ville lors de la séance du conseil.