Samuele remporte la finale du Festival de la chanson de Granby

FICG. Son puissant message féministe, l’intelligence de ses chansons et son univers bipolaire entre douceur et distorsion ont valu le sacre de lauréate à Samuele. L’auteur-compositrice-interprète de Montréal remporte des bourses totalisant de 35 000$ pour lui permettre de compléter son album.

Très peu portée sur la saveur compétitive du concours – «J’haïs ça. Je suis mal à l’aise.» – elle n’y croyait pas trop au moment de l’annonce tant attendue. «J’étais certaine que c’était Lydia (Képinski) qui gagnait et j’étais très à l’aise», a-t-elle confié après son couronnement.

Pourtant, Samuele a offert la performance la plus améliorée depuis la demi-finale. Une observation qu’elle n’a pas relevée. «On répète, on répète, on répète, mais au final on fait le même numéro, alors je n’ai pas vu de différence. Mais j’étais très relaxe», mentionne celle qui a encore une fois touché le public avec son percutant monologue sur l'(in)égalité des sexes.

Bonne  nouvelle pour les mélomanes, on n’aura pas à attendre bien longtemps avant d’entendre la nouvelle lauréate. Son deuxième album intitulé Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent devrait paraître cet hiver.

«Ça va être un mélange entre des chansons plus douces, folk ,et d’autres plus rock», note l’artiste.

Ses guitares lourdes et grinçantes font du bien à entendre. De véritables musiciennes qui carburent à la distorsion et au plaisir de «jouer fort et de ne pas s’excuser», il y en a trop peu dans le paysage québécois.

Des finalistes à suivre

Le Fransaskois Étienne Fletcher a encore une fois été le meilleur sur scène de notre point de vue. Tout comme il nous avait conquis en demi-finale avec son rock rétro et son groove qui aux effluves de vieux soul, on l’a adopté. On adore sa créativité musicale, sa fraîcheur. On y voit une bonne relève au pétillant Antoine Gratton, mais avec une charmante retenue.

Avec des artistes comme Étienne Fletcher, les Francophones de la Saskatchewan peuvent dormir un peu plus en paix avec l’avenir de leur culture. On l’a déjà écrit plus tôt, mais le grand gaillard est un produit culturel à consommer dès maintenant.

L’excentrique Lydia Képinski a réussi à prendre bien des nouveaux admirateurs dans ses filets. Son humour particulier et la singularité de son univers ont de quoi intriguer. Reste qu’elle n’avait qu’une seule véritable chanson à offrir.

Son numéro misait d’abord sur l’humour et ses mouvements désarticulés. En sortant les chansons du contexte, il ne demeure qu’un seul bon texte (excellent cela dit) en Apprendre à mentir.

Sa performance en finale était par contre bien en dessous de ce qu’elle a présenté la semaine dernière. Elle semblait n’avoir aucun contrôle sur sa voix, ce qui nous a valu des nombreuses fausses notes à faire grincer les tympans.

Finalement, la toute dernière à être montée sur scène, Catherine Dagenais, a été égale à elle-même. C’est-à-dire qu’elle a démontré un beau talent de guitariste et une voix en contrôle. Sa pop jazzée bien lisse ne nous permet simplement pas de lui trouver quoi que ce soit qui la ferait se démarquer de la trop grande offre de pop formatée.

Liste des prix

Samuele

– Bourse Rouge FM de 10 000$

– Fonds d’aide au développement Rouge FM de 25 000$

– Prix Lynda-Lemay (tournée de vitrines européennes)

– Prix Livetoune (captation vidéo d’un spectacle)

– Prix RSB IMEDIA (fabrication de 500 exemplaires de son CD)

– Prix Nat Corbeil (service de pistage dans les radios du Québec)

– Prix Studio Jupiter (25 heures d’enregistrement studio)

– Prix Coup de cœur de la chanson de Tadoussac

– Prix ROSEQ

– Prix du Festival d’été de Québec

– Prix du Réseau Centre

– Prix Accès culture

 

Lydia Képinski

– Bourse Artisti de 1 500$

– Prix des Francofolies de Montréal

– Prix Réseau Ontario

– Prix Tournée concerts intimes

– Prix Alliance française de Toronto

– Prix de la nuit émergente de Sudbury

 

Catherine Dagenais

– Bourse Étoile Stingray de 3 000$ 

– Prix Coups de cœur RADARTS (Francofête en Acadie)

– Prix Edmonton chante

– Prix de la relève Maison Félix-Leclerc de Vaudreuil (résidence d’écriture)

 

Étienne Fletcher

– Bourse de la presse Jacques-Cossette de 1 000$

– Prix Coup de cœur Franco-fête de Toronto