Statu quo à la maison Au Diapason

SANTÉ.Sanctionnée en juin 2014, la Loi concernant les soins de fin de vie, aussi connue comme la Loi 52, fait des vagues avant même d’être en vigueur. Certains établissements de santé de la province refusent d’offrir l’aide médicale à mourir. Les hôpitaux de Granby et de Cowansville comptent suivre les directives du ministère de la Santé et l’offrir, le cas échéant. À la Maison Au Diapason, l’aide médicale à mourir est écartée.

Par Stéphanie Mac Farlane et Romy Quenneville-Girard

La maison Au Diapason qui offre gratuitement des soins palliatifs spécialisés et de l’accompagnement professionnel, psychologique et spirituel aux personnes en fin de vie dans Brome-Missisquoi et en Haute-Yamaska garde la même position depuis 2013.

Le conseil d’administration avait adopté sa position de ne pas offrir l’aide médicale à mourir dans ses murs en octobre de cette même année.

La Maison au Diapason avait réitéré sa position en 2014 lorsque le débat avait repris sur la place publique et garde toujours le même cap.

«Je ne peux davantage donner d’information que de dire que la maison Au Diapason garde la même position», explique au bout du fil Guylaine Jalbert, adjointe à la direction.

La directrice générale du site, Lucie Wiseman qui préside également l’Alliance des Maisons de soins palliatifs du Québec, est à l’extérieur et n’a pu répondre aux questions du Granby Express.

Suivre les directives  

La loi régissant l’aide médicale à mourir doit entrer en vigueur en décembre 2015. Le quotidien La Presse– rapportait le 2 septembre que le département de soins palliatifs du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) et des maisons de soins palliatifs des quatre coins du Québec refuseraient d’offrir l’aide médicale à mourir. Des établissements, comme le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), seraient en réflexion. D’autres départements de soins palliatifs (Maisonneuve-Rosemont et Santa Cabrini) offriraient ce service.

En Haute-Yamaska et dans Brome-Missisquoi, le Centre hospitalier de Granby (CHG) et l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins (BMP) n’ont pas encore émis de directives sur l’offre de l’aide médicale à mourir. Le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Estrie – CHUS a été formé à la fin du mois de juin. La Haute-Yamaska et La Pommeraie sont représentées dans ce nouveau CMDP assure Joan Beauchamp, porte-parole du CIUSSS de l’Estrie – CHUS pour la région.

«Le CMDP n’a pas encore statué [sur la question]», ajoute Mme Beauchamp.

Elle souligne du même coup que les établissements hospitaliers sont tenus de suivre les directives du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). «Nous verrons quelles seront les directives», souligne-t-elle.  

Obligation

En réaction à ces sorties publiques, le ministre de la Santé, Dr Gaétan Barrette, a tenu à rappeler l’obligation des établissements d’offrir l’aide médicale à mourir à ceux qui la demandent. «Les hôpitaux disposant d’une aile de soins palliatifs et les maisons vouées à accueillir des patients en fin de vie ont le devoir de se conformer à la loi 52», indique Dr Barrette, dont les dires sont rapportés par La Presse Canadienne.

Le ministre précise cependant qu’un médecin, sur une base individuelle, peut refuser d’écourter la vie d’un patient en invoquant une objection de conscience. L’institution de santé aura alors l’obligation de donner suite à la demande du malade, stipule l’article 7 de la loi 52.

De leur côté, les maisons de soins palliatifs, au sens de la loi, peuvent déterminer les soins de fin de vie qu’elles offrent. Elles doivent «avant de recevoir une personne, lui indiquer les soins de fin de vie qu’elles offrent», précise cependant l’article 13 de la Loi 52.

L’aide médicale à mourir

Pour obtenir l’aide médicale à mourir, un malade doit répondre à l’ensemble des critères suivants:

-Être assuré au sens de la Loi sur l’assurance maladie;

-Être majeur et apte à consentir aux soins;

-Être en fin de vie;

-Être atteint d’une maladie grave et incurable;

-Avoir une situation médicale qui se caractérise par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;

-Éprouver des souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu’elle juge tolérables;

-Formuler pour elle-même, de manière libre et éclairée, la demande d’aide médicale à mourir au moyen du formulaire prescrit par le ministre. Ce formulaire doit être daté et signé par cette personne en présence d’un professionnel de la santé ou des services sociaux qui le contresigne et qui, s’il n’est pas le médecin traitant de la personne, le remet à celui-ci.

(Source: Article 26 de la Loi concernant les soins de fin de vie)