Toujours à la recherche d’une piste de décollage
LOISIR. Forcés de quitter leur site du boulevard Industriel après près de 20 ans, les membres du Club avion modèle Granby (CAMG) sont prêts à faire décoller leur aéronef téléguidé. Or, ils sont toujours à la recherche d’un endroit pour relocaliser leurs installations et leur piste. Pour l’heure, les recherches pour dénicher un nouveau terrain de jeu sont demeurées vaines, selon le président du club, Jandro Latendresse.
Le CAMG, qui compte une trentaine de membres, peine à se sortir de cette zone de turbulence depuis la décision de la Ville de Granby, en novembre dernier, de ne pas reconduire le bail de l’organisation pour l’utilisation d’un bout de terrain au 1135, boulevard Industriel. Un choix qu’avait fait le conseil municipal pour satisfaire l’appétit industriel d’investisseurs intéressés à s’établir dans le parc industriel.
Malgré la main tendue par la Ville et la MRC de La Haute-Yamaska, le processus de relocalisation est loin d’être un vol tranquille pour le CAMG. Après des mois et des mois de recherches, les petits engins volants sont encore cloués au sol et risquent de le rester du moins pour cette année. La quête d’un nouveau site, qui répond aux besoins particuliers pour ce type d’activités (loin des secteurs résidentiels, grand espace, accès aux services), est plus longue qu’anticipée.
Selon la résolution adoptée par les élus granbyens en novembre dernier, les membres du Club auraient pu voler dans le ciel jusqu’au 23 mai 2023. Mais une nouvelle exigence du Règlement de l’aviation canadien (RAC) est venue carrément changer les plans des mordus d’avions téléguidés.
«En 2019, Transports -Canada a ajouté une nouvelle section avec de nouveaux règlements pour le RAC; la partie 9. Cette partie vient règlementer le vol de drone et dans leur définition de drone, ça inclut les avions et les hélicoptères téléguidés au Canada», explique Jandro Latendresse, nouveau président du CAMG. «Avec cette règle, Transports Canada veut protéger les zones où il y a des avions civils qui volent », ajoute le passionné d’aviation.
Or, cette directive de Transports Canada, qui est officiellement entrée en vigueur cet hiver pour les clubs d’avions téléguidés, désorganise les activités du CAMG, entre autres, en raison de la présence de l’héliport de la compagnie Artopex situé tout près. Selon les nouvelles règles fédérales, aucune opération de drones (et d’avions téléguidés) ne peut y être tenue dans un rayon de 1,8 km à moins d’avoir une licence de pilote avancée certifiée par Transports Canada.
«Depuis cet hiver, on est obligé d’avoir une licence de pilote de drone de base au minimum. Celle-ci est facile à avoir (…). Mais dans notre situation, étant donné qu’on est à l’intérieur d’un rayon d’un mille nautique (1,8 km) de l’héliport d’Artopex, ça nous prend une licence avancée et c’est pas mal plus complexe.» «Après l’examen théorique au coût de 10 $, la deuxième étape est de passer un examen en vol pour démontrer à un instructeur agréé par Transports Canada qu’on est capable de planifier notre vol comme un vrai pilote d’avion. Ça vient de te coûter 150 $ d’évaluation minimum (…). C’est beaucoup de travail et d’argent dépensé pour s’en servir jusqu’au 23 mai», laisse entendre M. Latendresse.
À l’extérieur de Granby
Devant autant d’obligations pour pratiquer leur loisir, la trentaine de membres du CAMG réunis en assemblée générale a d’ailleurs voté récemment à l’unanimité pour la fermeture du site de vol du boulevard Industriel afin de concentrer leurs énergies sur la recherche d’un nouveau lieu.
En dépit des démarches effectuées et les approches auprès de la -Ville et de la MRC, les vastes terrains d’environ 150 000 pieds carrés admissibles à recevoir un mini-aéroport pour aéronefs téléguidés ne courent pas les rues. À moins d’un miracle de dernière minute, le Club risque fort de déménager ses pénates vers des municipalités voisines. Des discussions avec un propriétaire terrien de Brigham intéressé à accueillir l’organisation seraient même déjà en cours. Un autre site du côté de Farnham serait également à l’étude, confie Jandro Latendresse.
«Ça prendra le temps que ça prendra. Toutefois, si des gens de la région ont de l’intérêt à nous recevoir, manifestez-vous», déclare le président du CAMG. «Je suis assez confiant qu’on va trouver un terrain d’ici l’an prochain. Notre club ne se dissout pas. Notre objectif, c’est de revoler.»