Transport scolaire: une grève illégale dans l’air en vue de la prochaine rentrée
RELATIONS DE TRAVAIL. Les conditions salariales dans le secteur du transport scolaire sont de nouveau dénoncées par les syndiqués affiliés à la CSN. Prêts à se faire entendre, les conducteurs d’autobus sont motivés plus que jamais à faire le trajet vers une grève illégale s’il le faut.
Le retour en classe en août prochain pourrait donc se faire sous le signe d’un conflit dans la région. D’ici un éventuel déclenchement d’un arrêt de travail, les syndiqués du transport scolaire comptent manifester et l’ont fait une première, cet avant-midi, en déambulant à basse vitesse dans les rues de la ville de Granby.
«Ce qu’on voit présentement dans les négociations, ce sont des gels de salaire ou de grandes demandes de recul. Donc aujourd’hui, c’est une grande première, c’est la virée jaune à travers la province et ce qu’on promet au gouvernement, s’il ne répond pas, c’est un printemps chaud et une rentrée scolaire qui va être mouvementée», a déclaré Stéphanie Gratton, vice-présidente à la Fédération des employées et employés de services publics –CSN (FEESP-CSN) en point de presse.
Outre les disparités salariales (entre 12 $ et 20 $ l’heure, selon les régions), le syndicat soutient que leur secteur est à deux doigts d’une crise majeure. Avec un revenu moyen frisant les 20 000 $ par année, le métier de conducteur d’autobus scolaire attirerait peu de candidats, selon le FEESP-CSN. Une situation qui obligerait des transporteurs à user d’imagination pour assurer le transport d’écoliers. La centrale syndicale fait notamment référence à un transporteur de Sherbrooke qui rappellerait des salariés en congé de maladie pour des remplacements. Du côté syndical, on avance également que des employés suspendus ou congédiés seraient toujours en poste, faute de conducteurs substituts.
«Ils (le gouvernement) ne veulent pas nous reconnaître comme un métier», a indiqué Jacques De Lafontaine, porte-parole syndical chez Autobus Granby.
«On veut être reconnu autant que les camionneurs. Pourquoi on ne le serait pas? Nous autres, on ne transporte pas de la marchandise, on transporte des enfants», a ajouté M. De La Fontaine.
«Et on ne transporte pas de la pizza non plus. À l’heure actuelle, les livreurs de pizzas gagnent plus que les chauffeurs d’autobus. Si tu regardes les responsabilités des chauffeurs, il y a une grosse différence», a renchéri Alain Grenier, représentant syndical chez Autobus Milton.