Trouble du spectre de l’autisme: la course vers les services spécialisés

SANTÉ. Au moment où l’attente s’étire pour les familles, des professionnelles œuvrant auprès d’enfants d’âge préscolaire présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) s’inquiètent du fait que plusieurs jeunes patients intégreront vraisemblablement les bancs d’école sans encore détenir un diagnostic.

Le Centre de la petite enfance (CPE) Le Grand Chapiteau de Granby a mis en branle le groupe Tremplin, visant d’abord à faciliter l’intégration d’enfants vivant avec un handicap. Il est désormais consacré à cinq enfants diagnostiqués TSA ou en voie de l’être, alors que huit autres sont intégrés au sein d’un groupe régulier du CPE.

Pris au dépourvu

Chantal Pontbriand est directrice générale du CPE depuis 15 ans. Elle raconte que les parents prenant conscience du défi majeur qui attend leur enfant à l’approche de leur entrée à l’école sont nombreux à se retrouver pris au dépourvu. Ceux-ci se pressent alors à obtenir de l’aide. Elle leur conseille de mettre en branle le processus visant à obtenir des réponses bien avant cette transition. Selon elle, le milieu scolaire, moins souple que les CPE, pourrait donner du fil à retordre à un jeune élève dont les difficultés ne sont pas formellement identifiées.

«Si on a un portrait clair, ils (les établissements scolaires) peuvent donner des services adaptés tout de suite et être vigilants dès l’entrée à l’école. […]Plus vite un enfant s’intègre et s’adapte, mieux ce sera pour lui et ses apprentissages scolaires. Si on attend, l’adaptation peut risquer le reste», estime-t-elle.

Un coup de pouce en CPE

Si le diagnostic n’est pas la réponse à tout, il permet toutefois de faciliter le travail des éducatrices auprès des enfants dès la petite-enfance. «Le diagnostic est très complet. On peut élaborer un plan d’intervention beaucoup plus précis pour accompagner l’enfant», explique l’éducatrice spécialisée chargée de chapeauter le groupe tremplin, Emmanuelle Dorval.

La réalité derrière l’acronyme

Les TSA englobent les troubles autistiques, le syndrome d’Asperger ainsi que le trouble envahissant du développement. Les enfants qui en sont atteints doivent composer au quotidien avec des difficultés diverses au niveau de leur comportement, des communications ou de l’interaction avec les autres. «Quand on leur parle, pour eux, c’est juste un son. Ils ne perçoivent pas le ton ou le sens qu’il y a derrière», illustre Mme Dorval. Elle précise que des choses comme la formulation d’une demande ou le contact visuel peuvent, par exemple, s’avérer ardues pour ces enfants.