Un projet mielleux en préparation à l’école Les Jeunes Explorateurs de Granby

Un projet éducatif mettant en vedette des abeilles pourrait voir le jour dès l’automne, à l’école primaire Les Jeunes Explorateurs de Granby. C’est une enseignante de l’établissement scolaire, Anne Campeau, qui est derrière cette idée en collaboration avec l’organisation Alvéole.  

«Le projet serait avant tout pédagogique. Je parle déjà de l’écosystème des abeilles avec mes élèves. L’idée derrière ça est d’avoir un côté pratique et surtout de terrain. Le contact direct, c’est extraordinaire», assure Mme Campeau.

L’entreprise Alvéole chapeaute ce projet de culture des abeilles. D’autres établissements scolaires ont fait appel à leurs services notamment la Commission scolaire Marguerite-Bourgeois, le Collège Dawson et la Commission scolaire anglophone de Montréal.

Le coût pour l’implantation du projet est estimé à 1 000 dollars. Celui-ci combine aussi un volet artistique pour les jeunes. «Dans certaines écoles, ils ont décoré en peinturant les boîtes où sont les abeilles. Les enfants peuvent aussi récolter du miel en suivant l’ensemble du processus», lance-t-elle.

«Alvéole nous accompagne dans cette démarche. Ils amènent un certain nombre de ruches selon la grandeur et la disponibilité des terrains», ajoute l’enseignante de français et de sciences pour les élèves de quatrième, cinquième et sixième année du primaire.

Avant d’amener le projet à un autre niveau, des discussions doivent avoir lieu avec la direction de l’établissement et les parents des élèves. «La première des choses est de m’assurer de l’aspect santé et sécurité des jeunes. Je dois être sûre que personne n’est allergique aux piqûres. La directrice de l’école est en accord avec le projet. Elle est très ouverte à cette idée», avoue Anne Campeau.

Une rencontre entre les parents et l’école doit aussi être organisée selon l’enseignante. «Des consultations auront lieu. On ne peut pas faire des projets de cette nature et prendre la décision d’un seul côté», estime-t-elle.

La peur des abeilles
Anne Campeau reconnaît que le projet qu’elle supporte peut apeurer certaines personnes et que cela pourrait freiner le tout. «Les abeilles sont végétariennes. Elles ne mangent pas de viande, mais bien du pollen. Si elles piquent, elles mettent leur vie en danger et elles le savent très bien. Des fois, les gens ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas. Il y a donc un gros travail de sensibilisation à effectuer», soutient l’instigatrice du projet.
Même si le projet devait se buter à de l’opposition, Mme Campeau, ne compte pas baisser les bras pour autant. «La culture d’abeilles pourrait se faire au niveau social. Les terrains du Collège Mont-Sacré-Cœur sont très grands. Il pourrait être exporté aux alentours quitte à avoir des ruches à la maison», fait remarquer l’enseignante.

Anne Campeau s’investit dans ce projet afin d’aider les abeilles à reprendre du poil de la bête. Le petit moustique jaune et noir connaît un déclin impressionnant à travers le Canada depuis quelques années. Selon Radio-Canada, la population d’abeille a chuté de 58 % ces dernières années en Ontario. «Au Québec, le déclin est également bien présent. La seule façon d’aider ce petit animal est de s’investir en tant que citoyen ou pédagogue», affirme l’enseignante.

Des projets au fil des ans
Anne Campeau n’en est pas à son premier projet à cette école primaire privée. Ces dernières années, elle a mis en place un projet de réinsertion de l’ail des bois en partenariat avec le Jardin botanique de Montréal. Cette année, les élèves ont mis leurs mains dans la terre grâce à un projet d’horticulture. Ces derniers étaient invités à faire pousser trois sortes de plants. Il s’agissait de capucines, d’haricots et de tomates cerises. Au cours des prochains mois, l’enseignante étudie la possibilité d’implanter des serres intérieures afin de réaliser de la permaculture. «On aimerait avoir une serre en forme de dôme avec une arche. L’installation devrait être sur roulettes pour se déplacer dans les locaux. Avec ce projet, on aimerait produire des fruits et des légumes», conclut Mme Campeau.

Pour plus d’information sur Alvéole, consultez le https://www.alveole.buzz/.

Réaction de la direction

La possible arrivée d’abeilles en milieu scolaire emballe la direction de l’établissement. Il reste toutefois encore des étapes à franchir avant le dépôt de ruches aux abords du Collège Mont-Sacré-Cœur, a rappelé la directrice de l’école, Geneviève Charest en entrevue au <I>Granby Express<I>.

«On se dit très ouvert à l’idée. Mais comme nous sommes locataires, je dois regarder l’aspect sécurité (piqûre) avec la direction du Collège. C’est de s’assurer qu’on ne prendra pas une action qui pourrait nuire», a indiqué Mme Charest.

Selon Mme Charest, le projet d’abeilles éducatives fera prochainement l’objet de discussions entre l’école primaire et le collège.

Avec la collaboration d’Éric Patenaude