Une année difficile, mais pas catastrophique pour les terrains de la région

SPORTS. En raison des caprices de Dame nature au printemps, les terrains de golf de la région s’attendent à essuyer des pertes financières cette année. Les propriétaires espèrent que le beau temps pourra donner un second souffle à un début de saison désastreux.

Du côté du golf Les Cèdres, on explique que la saison 2017 est très bonne. «Ça se passe très bien jusqu’à maintenant. Ça peut sembler être étonnant malgré la pluie en mai et juin. Dès qu’il n’y a pas de pluie, les gens sont au rendez-vous», confirme le propriétaire de l’endroit, Serge Nadeau.

M. Nadeau ne se cache pas pour dire que les prévisions météorologiques ne sont pas toujours exhaustives et que cela joue sur la décision d’un golfeur à se présenter au terrain de golf. Malgré tout, le golf Les Cèdres est en avance de 10 % par rapport à la même période en 2016. «Ça fait longtemps que nous n’avons pas été en avance comme cela. Dernièrement, on a eu de très belles journées. C’est vrai que certains golfeurs vont s’empêcher de venir jouer en regardant certains pictogrammes à la météo», assure-t-il.

Même si le monde du golf a souffert d’un certain manque de relève il y a quelques années, le golf est le sport le plus populaire au Canada selon M. Nadeau. «L’industrie du golf est encore dans une zone de turbulence. Elle s’en sort lentement, mais sûrement. Il y a des clubs de golf qui ferment. À une certaine époque, il y en avait trop. C’est ce qui a rendu la gestion un peu plus difficile. Ça va rééquilibrer les choses et on commence à sentir les effets positifs», admet Serge Nadeau.  

Le propriétaire du club de golf à vacation familiale est d’avis qu’historiquement, de nombreux clubs de golf ont négligé deux types de clientèle soit les familles et les femmes. «Notre organisation est très proactive pour les dames. On est un des rares clubs de golf à avoir 52 % de femmes contre 48 % d’hommes. Ailleurs, on parle souvent de 60-70 % d’hommes», souligne-t-il.

Serge Nadeau souhaite que le momentum se poursuive lors des prochaines semaines. «Si on garde la même cadence, ça va être une très bonne saison. Ça pourrait même être notre meilleure, qui sait?», estime l’homme d’affaires.

Une saison en trois temps au golf Granby Saint-Paul

Pour le propriétaire des clubs de golf Granby Saint-Paul et Waterloo, Joslin Coderre, la saison 2017 en est une en trois temps.

«J’ai eu une très bonne collecte au niveau des abonnements pendant l’hiver. On s’attendait à avoir une saison exceptionnelle. Par contre, les mois d’avril, mai et juin ont été très en deçà de la moyenne. La météo n’a pas été de notre côté. Chez nous, ce fut les pires mois de mai et juin en huit ans», admet-t-il.

Même si les premiers mois de la présente saison ont été laborieux, la fin de la saison doit être bonne afin d’éviter le pire. «Je viens de connaître mon meilleur mois de juillet en huit ans. Il faut que ça se poursuivre», ajoute M. Coderre.

Le début de saison plutôt difficile a créé une baisse au niveau de l’achalandage d’un peu plus de quatre pourcent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. «Si nous avons de bons mois d’août et septembre, on va finir dans la moyenne. Ainsi, ça ne sera pas un record, mais ça ne sera pas un désastre non plus», souligne le propriétaire du club de golf Waterloo.

Quant à la clientèle présente sur ses parcours, Joslin Coderre, indique que près de la moitié est âgée de moins de 45 ans. «Les golfeurs plus jeunes sont plus nombreux à s’adonner au golf depuis quelques années. Il y a cinq ans, 30 % de la clientèle avait moins de 45 ans. Nous avons connu une progression de 15 % pendant cette période. On se situe à 47 %», conclut-il.  

Des pertes de 30 à 40%

Au club de golf Le Rocher de Roxton Pond, la saison 2017 a également pris son envol sur le tard. «On n’a pas une saison extraordinaire par rapport à la température. On ne peut pas le cacher, la température a été un facteur dès le printemps et le mois d’avril a été pluvieux», explique le propriétaire, Stéphane Morin.

La météo peu clémente a engendré des pertes importantes de plus de 30 % aux yeux de M. Morin. «Pour nous, le printemps est une grosse partie de la saison. Les gens n’ont pas pratiqué de l’hiver. Quand le beau temps arrive, les golfeurs sont au rendez-vous. C’est tout un contraste par rapport à 2016. L’an dernier, c’était exceptionnel et cette année, c’est la pire saison depuis longtemps», soutient-il.

Le manque de golfeurs crée des impacts ailleurs au sein de son entreprise. «Quand les gens sont absents, ils ne prennent pas de bière et le casse-croûte ne fonctionne pas. Ce qui est perdu, on ne le récupère pas. Lorsqu’il fait beau, on peut recevoir entre 250 et 275 golfeurs par jour. Je ne peux pas monter à 600 golfeurs pour aller récupérer le mauvais début de saison», laisse-t-il entendre.

Comme plusieurs autres propriétaires, Stéphane Morin espère que le beau temps puisse se poursuivre encore pour plusieurs semaines. «Même si les mois d’août et septembre sont beaux, on va finir avec des pertes. Elles seront moindres, mais elles seront là quand même. Les journées vont commencer à raccourcir. Au lieu d’attirer 250 golfeurs, on en aura peut-être 200», conclut M. Morin.