Une ville en développement pas si durable! 

OPINION. Les dernières annonces de développements domiciliaires laissent plus d’un perplexe. Il y a lieu de questionner la cohérence de ces nouvelles annonces. Rappelons d’abord que la Politique de conservation des milieux naturels de Granby adopté en mars 2021* nous indiquait qu’il ne restait que 5,7% de milieux naturels (milieux humides, des friches et des boisés) dans le périmètre urbain de la Ville. Plus on gruge sur ces terrains, plus on s’éloigne des objectifs que la Ville s’est elle-même fixés. 

Lorsqu’on nous annonce un développement dans une zone sans services qui implique des terrains individuels de plus de 30 000 pieds carrés, et jusqu’à cent mille pieds carrés nous informe-t-on, on peut se demander si la Ville ne fait pas un pas en arrière. En effet, depuis au moins 12 ans, soit lorsque Monsieur Richard Goulet était maire, la Ville n’a plus accordé de permis pour des terrains sans services. Le projet de morcellement pour un développement près de la rue Bruce entre Mountain et Pierre-Laporte n’a rien d’environnemental ni de durable. De plus, on nous annonce qu’il y aura un parc qui couvrira 10% du terrain, c’est juste pour nous rappeler que pendant longtemps la Ville n’a pas respecté cette règle et qu’elle a plutôt favorisé que les promoteurs ajoutent des maisons plutôt que de permettre aux citoyens d’avoir un parc. C’est ce qui explique que certains quartiers n’ont pas d’espaces pour s’amuser, se détendre ou se rencontrer. 

Pour ce qui est du développement de la rue des Hémérocales, j’aimerais ajouter aux commentaires des conseillers qui n’ont pas appuyé cette résolution que c’était une belle occasion pour la Ville de montrer son attachement à la protection de l’environnement en réglementant les distances à protéger en périphérie des milieux humides. Avec les perturbations climatiques de plus en plus grandes, où les sécheresses suivent les grandes précipitations, les 10 mètres actuels prévus par la loi provinciale sont nettement insuffisants. De surcroît, la Loi sur l’Environnement laisse toute la place aux municipalités pour mieux protéger les milieux humides. Exiger 20 à 40 mètres de protection autour ces milieux serait une façon concrète de mieux s’adapter aux changements climatiques. Et ça ne coûte rien à la Ville d’exiger dorénavant que les milieux humides et hydriques bénéficient d’une véritable protection à long terme. Cette situation concerne plusieurs développements de notre ville, comme celui au nord de la rue Principale, près de la route 139, et celui entre la rue Fournier et Dureault, et bien d’autres. 

Rien n’empêche la Ville d’agir maintenant, pendant que nous attendons la sortie imminente de son Plan de protection des milieux naturels. Plus nous retardons les actions, plus l’impact du réchauffement climatique est grand pour chacun de nous. Nous souhaitons deux pas en avant plutôt que de rester sur place ou pire encore, reculer.

Clément Roy.

* https://granby.ca/documents/44311/108965/Politique-de-conservation.pdf (page 8)