Waterloo peut enfin compter sur sa nouvelle caserne
SÉCURITÉ Attendue de pied ferme par les citoyens et longtemps espérée par le maire sortant Pascal Russell, la toute nouvelle caserne d’incendie de Waterloo, baptisée en mémoire de Joseph Gallagher, a été inaugurée jeudi après-midi.
Dernière apparition publique de M. Russell avant d’être officiellement remplacé par son successeur, Jean-Marie Lachapelle, l’événement a sonné le glas de nombreuses années de travail. Lui-même pompier, M. Russell a rapidement constaté, dès son arrivée en 2005, que «l’équipement était désuet et la bâtisse, une passoire». Il a donc jugé primordial de doter la municipalité et les environs d’une nouvelle caserne.
«Je ne vous cacherai pas que ça n’a pas été facile. À toutes les fois qu’on arrivait avec un scénario, ça dépassait le cinq millions $ et plus», résume-t-il. C’est finalement l’acquisition par la Ville pour un dollar d’un bâtiment industriel de la Corporation de développement économique de Waterloo qui a réellement permis la concrétisation du projet. L’initiative, qui frôle au total les quatre millions $, a bénéficié d’une aide financière de plus de 1,5 million $ du gouvernement provincial dans le cadre du Programme d’infrastructures Québec-Municipalités (PIQM).
Un lieu névralgique
La bâtisse située au 400 rue Bernard possède une superficie de 1702 mètres carrés. Elle devient, en quelque sorte, le lieu névralgique de toutes les activités de lutte aux incendies, de prévention ainsi que de sécurité publique pour le secteur. La caserne abritera ainsi sous un même toit une quarantaine de sapeurs, les premiers répondants, les préventionnistes ainsi que les gestionnaires municipaux œuvrant en matière de sécurité publique. Le garage, lui, est en mesure d’accueillir sept véhicules, dont trois camions de pompiers et un poste de commandement mobile. Un véhicule 100 % électrique dédié aux premiers répondants fait d’ailleurs partie du nombre.
Pas moins de 2,4 millions $ ont été injectés dans l’amélioration du bâtiment choisi, non seulement pour qu’il réponde aux nombreuses normes en place, mais également aux futures. «Avec cette infrastructure-là, on va être capable de répondre aux exigences des 25 prochaines années parce que déjà, on a une unité de dortoirs. Si jamais le gouvernement, par exemple dans cinq ans, exigeait qu’il y ait une garde 24 heures sur 24, on sera capable de l’avoir immédiatement», explique M. Russell.
Les lieux sont également équipés de sas de décontamination où les pompiers devront disposer de leur habit de combat à leur retour de chaque intervention. Cagoules et gants devront entre autres être déposés dans un équipement scellé. «La CNESST s’est aperçue qu’il y a, dans la composition des accessoires utilisés quotidiennement, beaucoup de produits dangereux. Ils ont fait en sorte que de nombreux pompiers sont décédés de cancer, à la gorge, majoritairement», précise le maire sortant.
Il est donc impératif d’offrir les conditions optimales en matière de sécurité garantissant la qualité de vie des pompiers, ajoute M. Russell. «Il ne faut pas oublier que ce sont des pères et des mères de famille», martèle-t-il.
Sous le signe des émotions
Les émotions ont été au rendez-vous, jeudi, alors que le nom de la nouvelle caserne, Joseph-Gallagher, a été dévoilé au même moment. Ce dernier, décédé en mars 2016 à l’âge de 78 ans, avait été à la tête de la brigade locale pendant environ 15 ans. Cet honneur lui revenait entièrement, fait valoir Pascal Russell.
«C’est un citoyen qui a donné plus de 35 ans à sa communauté, autant au service d’incendie que dans le sport, le bénévolat et le communautaire. Ce n’était pas un homme d’une grande stature, mais c’était un homme qui était très humble, qui avait un grand cœur et qui était toujours prêt à aider les gens». Une plaque commémorative a d’ailleurs été remise à la veuve de ce grand homme, Murielle Bélanger, ainsi qu’à son fils, Patrick Gallagher. Actuel directeur du service incendie de la municipalité, ce dernier travaillera donc dans un lieu dédié à la mémoire de son père.
L’inauguration était également un moment hautement significatif pour M. Russell, qui avait fait de la nouvelle caserne un cheval de bataille. Heureux de voir le projet se conclure officiellement à un peu plus de 24 heures de l’assermentation du nouveau conseil municipal, il a admis quitter l’arène politique avec un léger pincement au cœur, mais surtout avec la tête haute. «C’est sûr que ça m’apporte énormément de fierté et d’émotions. J’ai vraiment bouclé la boucle, avec l’aide de mon conseil et des employés», fait-il valoir.