Faustin Mugisha: un jeune ambassadeur engagé à l’écoute des nouveaux arrivants
COMMUNAUTÉ. Né au Rwanda, élevé dans des camps de réfugiés en Tanzanie et aujourd’hui Granbyen d’adoption. Faustin Mugisha remercie la vie de lui avoir fait connaître cette nouvelle terre d’accueil où il a la possibilité de s’épanouir tout comme les sept autres membres de sa famille. Dix ans après son arrivée en terre québécoise, voilà que le jeune homme de 23 ans redonne à son tour en agissant à titre d’ambassadeur auprès des jeunes immigrants nouvellement arrivés. Sa mission? Servir de guide et inspirer les 12 à 25 ans qui débarquent d’outre-mer en quête d’un nouveau départ.
Les hauts et les bas de la vie forment la jeunesse. Parlez-en à Faustin Mugisha. Alors qu’il dépose ses valises au Québec en 2011, l’adolescent n’a aucune idée de ce qui l’attend. Ne maîtrisant pas langue française, le réfugié se met à la tâche en participant à un programme de francisation d’une durée de trois ans. Une fois le diplôme d’études secondaires en poche, le gradué de l’école J.-H.-Leclerc se tourne vers le collégial. Et aujourd’hui, il complète un baccalauréat en travail social à l’Université du Québec en Outaouais.
«J’ai beaucoup d’ambition», admet-il humblement. «Après mes études, je veux travailler avec les jeunes immigrants de 12 à 17 ans pour les aider à s’intégrer. Je sais ce que sait. Je suis passé par là et ce que je me plais à dire aux jeunes, c’est que l’intégration se fait dans les deux sens», raconte Faustin Mugisha.
Très impliqué à l’organisme Solidarité Ethnique Régionale de la Yamaska (SERY), le jeune homme s’investit à fond dans la promotion de sa ville chez les 12-25 ans qui arrivent principalement du continent africain dans le cadre du projet Orion. Une initiative financée par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration qui a pour objectif de mieux connaître les besoins et les enjeux des jeunes réfugiés.
«Quand je suis arrivé au Québec, je n’ai pas eu de modèle d’intégration. Ç’a quand même été très dur. J’aurais aimé avoir un ambassadeur lorsque je me suis établi ici. J’ai souffert du manque de ressources et de références», avoue-t-il.
«Maintenant, les jeunes réfugiés ont un modèle devant eux qui a sensiblement le même parcours et ça leur donne de l’espoir», dit-il avec sourire. D’ailleurs, lorsque l’occasion se présente, il chausse les patins au Centre sportif Léonard-Grondin pour informer les nouveaux arrivants sur l’histoire de notre sport national. «Je suis bien intégré même sur une patinoire», ironise-t-il.
Un atout important
Avec la complicité de l’intervenante jeunesse au SERY, Mélissa Bérard, le jeune ambassadeur promeut la communauté et l’intégration au moyen d’activités qu’il propose régulièrement aux jeunes arrivants. En février dernier, un Photovoice a notamment été organisé pour les jeunes. Ces derniers devaient photographier des endroits où ils se sentaient bien et moins bien dans la ville. Une tournée photographique qui a ensuite mené à des discussions virtuelles en compagnie d’immigrants impliqués dans le comité local du projet Orion.
«Faustin, je l’applaudis, car il est arrivé ici avec une résilience. C’est un jeune avec beaucoup d’idées qui est très créatif et qui est très habile à motiver les autres. Je n’aurais pas pu avoir une meilleure personne à mes côtés», confie Mme Bérard.
Selon l’intervenante jeunesse, Faustin Mugisha est un élément important dans la missive du SERY. «Faustin, c’est un rassembleur et c’est un très bel exemple pour les jeunes.»
«Si je peux encourager des immigrants à s’impliquer, ça sera mission accomplie pour moi. S’investir dans sa communauté, c’est la meilleure façon d’être en contact avec d’autres cultures», conclut Faustin Mugisha.