Légère hausse des demandes d’hébergement au Passant

La vague de froid intense des derniers jours occasionne une légère hausse des demandes à la maison d’hébergement Le Passant. Grâce à l’ajout de lits annoncé en avril 2012, celle-ci affiche un taux d’occupation de 83%, ce qui lui permet encore de répondre au dépannage de crise.

Il n’y a pas eu de cohue à l’accueil du centre d’hébergement même si le mercure a chuté sous les -20 degrés cette semaine. «On a vécu une légère hausse. On a eu des cas très marqués de gens qu’on connaît. Ces personnes-là ne réussissent plus à se réchauffer et elles viennent chez nous», mentionne le directeur du Passant Steve Bouthillier.

En date du 3 janvier, on comptait 22 personnes sur la liste d’inscrits du Passant. En temps normal, certaines de ces personnes ne seraient pas acceptées, car elles doivent respecter les critères d’accueil et que la durée des séjours est fixée à sept jours.

«On a développé dans les dernières années une stratégie de débordement en période de grands froids justement pour des personnes qu’on n’accepterait pas en temps normal», souligne M. Bouthillier.

Celui-ci rappelle que la période des fêtes, la solitude et l’isolement font aussi partie des facteurs qui attirent plus de bénéficiaires au Passant. «Ça crée des moments émotionnels importants. Il y en a qui viennent chercher chez nous une certaine façon de trouver de la compagnie», décrit le responsable de la maison.

Financement menacé

Malgré l’apparente bonne nouvelle que peut représenter ce taux d’occupation de 83%, le directeur du Passant Steve Bouthillier demeure inquiet. L’argent obtenu de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) du gouvernement fédéral n’est pas garanti en avril prochain.

«Présentement, on peut accueillir 26 personnes parce qu’on a un projet en cours. Avant avril dernier, on était à 17 lits. Si le projet prend fin, on va devoir couper une personne par quart de travail», raconte M. Bouthillier.

Comme les fonds ne sont pas récurrents, il se pourrait très bien que l’enveloppe du Passant lui soit retirée. Les conséquences pourraient alors s’avérer dramatiques pour de nombreuses personnes dans le besoin.

«À 17 lits, on est constamment plein. Si on demeurait à 17 lits on serait à 127% d’occupation!», compare-t-il. Les bilans des dernières années ont aussi démontré que la demande dépassait largement la capacité d’accueil de l’organisme alors que le nombre de refus a atteint des sommets.