Auberge sous mon toit: du matériel disponible pour encore un mois
COVID-19. Au front 24h sur 24, l’Auberge sous mon toit ne cache pas qu’elle a une certaine préoccupation en ce qui concerne la disponibilité des équipements de protection ou de désinfection. Cependant, «pour le moment, on réussit à trouver tout ce qu’on a de besoin», a indiqué au bout du fil la directrice générale, Marie-Eve Théberge.
L’Auberge sous mon toit, qui est une ressource d’aide pour les hommes, prévoit avoir assez de matériel pendant encore un mois. Et dans ce mois, bien des choses peuvent se passer en ce qui concerne l’accessibilité des équipements par exemple. La directrice générale rassure que son organisation n’a encore manqué de rien.
«Notre fournisseur nous garantit qu’il est encore capable de nous fournir surtout au niveau des lingettes ou des produits nettoyants, a mentionné Mme Théberge. Ça, on en a encore en bonne quantité. Au niveau du Purrel et tout, ça, c’est un peu plus difficile à ce niveau-là. Par contre, on en avait déjà une bonne quantité d’avance, ici, compte tenu des saisons de grippe. Pour le moment, on n’a pas épuisé encore ce stock-là, donc, ça nous donne le temps de continuer de chercher de nouveaux fournisseurs à ce niveau-là.»
Concernant la question des gants, l’Auberge sous mon toit n’a pas de problème d’approvisionnement non plus présentement. Elle regarde toutefois pour l’acquisition de nouveaux masques.
«Pour ce qui est de nos employés, on a justement commandé des masques lavables, a confié Marie-Eve Théberge, soulignant le travail des intervenants sur le terrain. Ça revient beaucoup moins cher d’utilisation à long terme. Les coûts ont vraiment [augmenté]. [Étant donné] que pour laver le masque, ça prend quand même une méthode particulière avec un procédé très rigoureux, on n’était pas certains que les résidents allaient appliquer ce processus nécessaire. On va continuer, si le port du masque devient obligatoire, à leur fournir des masques jetables.»
On ne parle pas encore d’une pénurie de masques à la maison d’hébergement puisque le personnel avait prévu le coup lors de la grippe H1N1.
«On avait un bon stock déjà qu’on n’avait jamais utilisé, a souligné la directrice générale. Par contre, on s’entend que si on doit en passer deux par jour et présentement, on a une maison à moitié pleine, on a onze résidents, le stock peut diminuer vite. On est sur des listes d’attente pour avoir des commandes de masques jetables comme pas mal partout ailleurs. C’est sûr qu’il y a toujours des inquiétudes, mais on était quand même assez bien préparés.»
Décisions et sécurité
Pour garder son personnel, mais aussi ses résidents en sécurité, l’Auberge sous mon toit prend des décisions tous les jours. Dès la première semaine de confinement demandée par le gouvernement Legault, c’est là que les plus gros changements sont survenus.
«Tout ce qui était aire commune, on s’entend qu’on ne pouvait plus l’utiliser à pleine capacité, a relaté Mme Théberge, . L’avantage, c’est qu’on a eu quelques résidents qui ont quitté au début de la crise pour aller soit chez des amis ou de la famille. Ça a fait qu’on a réduit notre population à l’Auberge. On a une maison à moitié pleine. Ça, ça nous aide beaucoup. Pas au niveau financier, mais au niveau logistique.»
Plus aucune nouvelle admission de gens de la rue n’est prise à l’Auberge jusqu’au 4 mai – selon les prochaines recommandations du gouvernement. Par contre, des cas provenant directement de détention sont acceptés en raison des ententes avec les services correctionnels du Canada. Et l’accès à tous les visiteurs est coupé.
«On prend encore les cas qui sortent directement de détention parce que c’est bien géré en dedans et on peut avoir un pedigree de la personne, a expliqué la directrice générale. C’est plus facile à gérer qu’un gars qui vient de la rue dont on ne sait pas d’où il arrive et qui il a côtoyé.»
Livraison laissée à la porte, fraction des heures de repas, respect de la distanciation dans la cuisine et le salon, nettoyage en profondeur toutes les trois heures; les mesures prises par l’Auberge ont été nombreuses pour empêcher le virus d’entrer entre ses murs. Au moment d’écrire ces lignes, aucun cas n’a été rapporté. Et si ça devait se produire, un protocole a été mis en place.
«Pour le moment, heureusement, on n’a eu aucun cas, s’est réjoui Marie-Eve Théberge. On a eu une personne qui a eu à passer le test parce qu’elle avait un symptôme de grippe, mais finalement, le test a été négatif. On touche vraiment du bois parce qu’on ne veut pas que ça rentre ici. C’est beaucoup à gérer. […] Il faut vraiment réfléchir plus loin, penser, prendre des décisions tous les jours. On est là-dedans pour essayer de voir comment on peut rendre ça encore plus sécuritaire.»
Habitués de vivre en communauté, les résidents ont eu du mal à s’adapter aux mesures de distanciation, mais maintenant, ils comprennent bien la situation, assure la directrice générale. Parce que le contexte est anxiogène pour eux, l’Auberge, qui a pu compter sur un soutien financier de différents organismes, s’affaire à leur préparer un calendrier d’activités par petit groupe et à leur permettre éventuellement d’avoir accès à une plateforme numérique pour contacter leurs proches.