COVID-19: les aquariums et les zoos lancent un SOS en direction d’Ottawa
PANDÉMIE. Les aquariums et les jardins zoologiques comme le Zoo de Granby génèrent de moins en moins de revenus, mais ils sont tenus d’assurer l’encadrement quotidien des animaux. Ils demandent le maintien de la subvention salariale d’urgence.
Les 29 membres d’Aquariums et zoos accrédités du Canada (AZAC), dont le Zoo de Granby, se présentent aux côtés du tourisme comme étant l’un des secteurs les plus durement touchés par la pandémie de Covid-19. Dans un mémoire prébudgétaire soumis à l’attention d’Ottawa, ils demandent le maintien de la subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC). Le gouvernement fédéral a récemment indiqué dans le discours du Trône que ce programme serait reconduit jusqu’à l’été prochain.
«L’aide financière fédérale, comme la SSUC, continuera d’être une bouée de sauvetage essentielle pour nous préparer à une meilleure année en 2021», a déclaré Jim Facette, directeur exécutif d’AZAC.
Les zoos tournent au ralenti en raison des restrictions issues des recommandations de Santé publique. Ils ne font plus de recettes, mais ils ne peuvent pas non plus interrompre leur fonctionnement.
«Nous n’avons plus de visites, mais nous continuons d’avoir des coûts importants liés aux vétérinaires, aux soins médicaux, à la nourriture et à l’entretien de l’habitat», soutient Paul Gosselin, directeur du Zoo de Granby, l’une des institutions affectées par la crise.
Paul Gosselin explique que son parc de 500 à 600 animaux est un grand acteur économique pour la zone de Granby, la Haute-Yamaska et voire le Québec lorsqu’il fonctionne normalement.
Le cas particulier de Granby
Le Zoo de Granby est réduit à 150 travailleurs en basse saison, le parc étant fermé. À plein régime et notamment pendant l’été, il emploie 750 personnes. Son activité attire du beau monde et sert de mamelle nourricière à plusieurs établissements de la région. Les travailleurs de la construction et ses visiteurs remplissent les structures hôtelières, les restaurants et les boutiques, etc. Les dirigeants du zoo estiment que la présence du parc génère des retombées annuelles pouvant aller jusqu’à 50 M$, sur un budget d’environ 26 M$.
Avec la crise sanitaire, ce joyau touristique en perte d’autonomie financière a du mal à soutenir ses charges estimées à environ 22 M$ tous les ans.
«Si ça perdure avec ce deuxième cycle, ça pourrait être catastrophique», alerte le patron du centre qui ne peut accueillir plus de 25 % de sa capacité habituelle. Il doit se contenter de deux mille visiteurs par jour contre huit mille en période normale. Pourtant, les animaux, eux, n’attendent pas.
«Le Zoo de Granby est unique parce qu’on a majoritairement une collection d’animaux exotiques qui demandent des soins particuliers», explique Paul Gosselin, dont le bassin rassemble des espèces rares d’Afrique, d’Amérique du Sud, de l’Océanie et de l’Asie.
D’autres établissements tels que le Zoo de Cherry Brook au Nouveau-Brunswick ont fermé boutique et les animaux ont dû être relocalisés. Cette hypothèse est difficilement envisageable à Granby en raison de la taille plus importante de son parc animalier. L’AZAC redoute d’autres arrêts de travail comme celui du célèbre aquarium de Vancouver. (Granby Express)