25 000 fidèles à la grande Messe de Dédé

FICG. Pour la soirée de clôture de cette 48e édition du Festival de la chanson de Granby, le pari du DG Pierre Fortier a fonctionné. Un spectacle monté de toute pièce par ce dernier où plus de 25 000 personnes se sont rassemblées pour cette grande Messe à Dédé Fortin. Un spectacle fort en émotions où la foule semblait complètement charmée. C’est certain qu’avec Jimmy Bourgoing à la batterie et Yanni Aumont à la direction musicale on pouvait s’attendre à vivre un moment unique.

Le point le plus marquant de la soirée, c’est la place qu’ont pris les anciens du festival dans ce spectacle. On a eu droit à un Émile Bilodeau complètement investi dans La traversée, avec l’énergie de Dédé et son charisme, il a su se faire remarquer. On pouvait bien percevoir à travers sa performance rythmée l’influence que Dédé a insufflée à ce jeune musicien.

Joey Robin Haché a livré deux performances senties où l’on pouvait deviner que le petit Joey a dû se les "tourner" souvent les albums de Dédé!

Un autre ex du festival qui a sûrement eu plusieurs nouveaux "like" sur sa page Facebook ce matin, c’est Antoine Lachance. Quelle performance! Avec Juste une p’tite nuite, il nous a montré ce qu’il sait faire de mieux: jouer de la guitare. Un texte qui lui colle bien, mais surtout un solo de guit déchainé. La foule l’a adopté les bras ouverts.

Si on avait à déterminer la meilleure performance de la soirée, c’est l’ancienne concurrente de l’exceptionnelle cohorte 2009, Salomé Leclerc, avec Le répondeur qui serait l’élue.

Plus tôt dans la journée, je lui ai demandé:

– De quelle manière tu comptes aborder cette chanson qui est le plus grand texte de Dédé?

– J’étais pas mal contente d’apprendre que je la ferais. En fait, c’est très particulier d’entrer dans cette chanson, elle est tellement chargée d’émotions, tu ne peux pas juste la "chanter". Faut que tu sois complètement là, présente, au service des mots."

Elle s’est imposée dès les premières notes. La foule s’est calmée, en mode écoute. On entendait les gens murmurer les paroles, soucieux de ne pas chanter plus fort qu’elle. On y croit et les paroles nous happent. Plus tard, elle a clos le spectacle  avec Dehors novembre. Moment tout aussi percutant. 

Plusieurs autres artistes ont aussi livré des performances dignes de mention. On pense à Koriass avec Passe moé la puck, un choix tout indiqué pour que la foule embarque; Loco Locass, que tout le monde attendait avec impatience, car qui de mieux pour incarner Dédé; Pierre Kwenders, tellement crédible dans Tassez-vous de d’là, on dansait et on aimait ça; Antoine Gratton se mêlant à la foule question de faire lever les "sets à patio en plastique", et Bon Débarras avec la gigue endiablée, la foule en redemandait!

On s’est toutefois questionné sur l’enchaînement des chansons à plusieurs reprises.  Après un solo de guitare enlevant d’Antoine Lachance, on a droit à Isabelle Boulay qui interprète la chanson que Dédé a écrite pour l’anniversaire de mariage de ses parents. Disons que ça éteint une envie de bouger!

Autre moment étrange, Coco Mélies qui déforme la chanson Julie. La créativité c’est bien, il faut juste s’assurer que ce soit de bon goût. Léger faux pas pour un duo que Culture G adore.

On reste toutefois sur une grande question à la fin de ce spectacle haut en couleur (feux d’artifice à l’appui). Quel était l’intérêt principal de cette 48e édition du Festival de la chanson de Granby? Le concours en salle ou la Messe de Dédé Fortin? Et où était la grande gagnante Samuele?

Éli-Ève