Akim Gagnon : une image à la fois

RÉALISATION. Akim Gagnon travaille dans l’ombre. Pourtant, ces œuvres ont été regardées des milliers de fois. Le jeune réalisateur natif de Granby collabore avec divers artistes du Québec depuis maintenant cinq ans.

Il a réalisé des clips pour Arianne Moffatt, Philippe Brach, Klo Pelgag, Antoine Corriveau, Émile Bilodeau, Bernard Adamus, et Violett Pi, le groupe de son frère, Karl Gagnon.

«Je ne travaille pas avec lui parce que c’est mon frère. Je travaille avec lui parce que, selon moi, c’est lui qui fait en ce moment la meilleure musique au Québec et lui, il trouve que je suis le meilleur pour la rendre», affirme le jeune réalisateur.

Akim Gagnon a grandi à Granby. De parents divorcés, il s’est promené d’un parc de maisons mobiles à un autre. «J’ai connu ce que c’était un univers pauvre», raconte-t-il.

Il s’est d’ailleurs inspiré de son enfance pour écrire son prochain court-métrage qui relatera l’histoire de deux sœurs, dont l’une est dépressive. Akim Gagnon a toutefois revu le scénario en s’entourant de deux jeunes auteures. «Ça paraissait trop que c’était un texte écrit par un gars pour des filles», admet-il.

Les cadeaux
Jeune ado, Akim qui s’intéresse à la réalisation depuis quelques années déjà reçoit une caméra en cadeau. «Moi, j’ai eu une caméra. Mon frère a eu une guitare. Ça fait que je suis devenu réalisateur et que mon frère est devenu musicien», dit-il.

À six ans, il a commencé à suivre des cours à l’École de Théâtre Martin Gougeon. «J’ai réalisé assez vite que je n’étais pas un très bon acteur et que je préférais être derrière la caméra», relate-t-il. De 15 ans à 17 ans, il était l’aide-professeur à Martin Gougeon. «J’ai réalisé mes premiers contrats professionnels avec lui», explique Akim Gagnon.

Touche-à-tout, le réalisateur a aussi été d’une ligue d’improvisation qui regroupait son frère, Jean-François Ruel (Yes Mccan des Dead Obies), l’humoriste Yannick de Martino, le designer graphique David Beauchemin et l’acteur Émile Schneider. «On est une pas pire crew de Granby, fait-il remarquer. Ça arrive qu’on se recroise et qu’on travaille ensemble.»

Long-métrage
Akim Gagnon qui multiplie ses présences sur des plateaux de tournage dit apprécier particulièrement travailler avec ses idoles. «Quand Marc Labrèche lit des trucs que t’as écrit, t’as un feeling assez incroyable, mentionne-t-il. Ça me fait capoté de voir que tout le monde est accessible.»

En tournage, le réalisateur garde en tête que son travail est une source de plaisir et que les membres de son équipe sont sur le même piédestal. «Dans d’autres tournages, j’ai vu qu’il pouvait avoir une certaine hiérarchie et ça m’a fait de la peine. […] À mon avis, c’est important de bien faire les choses, mais de rappeler qu’on est seulement en train de faire de la fiction. Je veux qu’on ait le plus de plaisir possible».

D’ici cinq ans, Akim Gagnon souhaiterait réaliser un long-métrage. «Subvention ou pas, c’est sûr que j’en fais un. C’est trop l’fun.»  

Rien de surprenant qu’Akim Gagnon mêle histoire et vidéoclips. «J’aime travailler avec des acteurs. J’aime avoir une grande équipe avec moi. Je me pratique pour éventuellement réaliser des films», indique le natif de Granby.

Ci-dessous, le plus récent clip qu’Akim Gagnon a tourné pour son frère.