Caroline Savoie peut rêver grand

CHANSON. Enregistrer avec un réalisateur auréolé d’un Grammy et attaquer de front les marchés québécois et français avec un premier album n’a rien d’anodin. Caroline Savoie dévoile enfin ce premier opus tant attendu et la jeune auteure-compositrice-interprète peut rêver grand.

Dès son couronnement au Festival international de la chanson en 2015, elle a élevé les attentes en annonçant son association avec le réalisateur Jay Newland. Musicien à qui l’on doit notamment les albums Come away with me et Feels like home de Norah Jones.

Les couleurs de Newland et sa bande du studio Carriage House, où le folk et le jazz se tendent la main, s’entendent clairement dans le son de Caroline Savoie. Une alliance qui lui plaît bien.

«Dans mes cours de chant, je chantais juste du jazz! J’ai appris à chanter avec les albums de Norah Jones», confie-t-elle.

Si on parle de teintes et d’influences jazz, l’album demeure un produit plutôt folk-pop. Fidèle à ce qu’elle a présenté au FICG, Caroline propose 11 pièces accessibles bien rendues, dont une reprise de Bob Dylan (Buckets of rain).

Sur la route

D’une pièce à l’autre, les thèmes de la route, de l’éloignement, du retour à la maison hantent l’album. Symptôme inévitable de la jeune artiste qui vit dans ses valises.

«J’avais eu une année intense! J’ai donné 150 shows, j’étais tout le temps partie de la maison et j’écris toujours quand je suis en mouvement», explique Caroline.

Dans la période où elle a écrit l’album, elle avait quitté son Nouveau-Brunswick pour l’École nationale de la chanson à Granby. Puis, elle a quitté Granby pour The Voice à Paris avant de rentrer au bercail et de revenir à Granby pour le FICG… 

Un album inégal, mais prometteur

Après quelques écoutes, on garde l’impression d’un album un peu inégal. Bien sûr, Henri et Y’en aura sont déjà des coups de cœur pour tous ceux qui ont déjà eu l’occasion de voir Caroline Savoie sur scène.

La pièce d’ouverture, Crois-tu, offre une bonne mise en bouche sur l’ambiance chaleureuse de l’album. C’est au milieu de l’aventure qu’on décroche à l’enchaînement de quelques pièces qui laissent plutôt indifférent. On saute quelques pistes pour rebondir de plaisir sur les quatre derniers morceaux.

On prédit d’ailleurs une belle vie à la chanson The Sailor. L’enchaînement avec Le blues de la Transcanadienne nous donne un merveilleux moment d’introspection, d’intimité.

La finale sur les mots de Dylan laisse heureusement les mélomanes sur une belle promesse. L’avenir de Caroline Savoie s’annonce radieux, ensoleillé et sans l’ombre d’un nuage de pluie…

Ugo