Étienne Fletcher: «le trésor caché de la Saskatchewan» (version commentée)

CHRONIQUE. On vous avait prévenus que la francophonie canadienne allait rayonner à Granby cette semaine. Étienne Fletcher nous a donné raison dans la deuxième soirée demi-finale du FICG 48.

La version originale de la critique est disponible dans la section culture du portrail GranbyExpress.com. Culture G vous offre ici la version commentée par Éli-Ève Larivière.

L’animateur Matthieu Girard nous l’a présenté comme «le trésor caché de la Saskatchewan». Pas si caché puisqu’on l’entend déjà depuis un moment dans le réseau de la chanson, mais le temps est venu que le grand public l’entende. Si vous l’avez manqué, il sera de retour en finale vendredi prochain.

Que ce soit son rock rétro dans Chéri chéri ou sa touche plus pop, il a le don de la formule efficace, accrocheuse. Une machine à ver d’oreille. Étienne Fletcher est un produit culturel prêt à consommer maintenant! Sur scène, il se demandait où il serait dans 5 ou 10 ans? On se souhaite (et on lui souhaite) que ce soit sur une scène ou dans un studio d’enregistrement pour longtemps.

"C’est ce qu’on a entendu de meilleur de l’Ouest depuis longtemps. La plupart du temps, on n’arrive pas à comprendre les paroles, mais dans son cas, on lui donne un A+ pour la diction. Ce qui étonne, c’est qu’il semble surpris des applaudissements et des élans d’amour à la fin de sa prestation! Et pourtant… Autre caractéristique extrêmement intéressante, c’est la signature de sa voix à laquelle il est difficile de trouver un comparable." – Éli

En ouverture de soirée, le duo d’Ottawa Moonfruits a laissé une bonne impression. Un duo sur scène et dans la vie, a-t-on appris. On a aussi compris à l’oreille que les «fruits de la lune» étaient des frissons et avec la voix de Kaitlin Milroy il n’y a aucune limite à la quantité de frissons.

Tout ce qu’il manque au groupe qui maîtrise la composition, l’interprétation et même la théâtralité de la scène, ce sont des textes aboutis. On a entendu les fleurs bleues, maintenant on aspire à mieux.

"La voix enveloppante de Kaitlin est exceptionnelle. Relayée par le micro condensateur, elle nous rappelle la Française Moriarty. On aurait été curieux de les entendre dans une ambiance jazz." – Éli

Directement de Maliotenam, Matiu est débarqué sur scène comme une tonne de brique! On va régler une chose: ça dépasse de partout, c’est brouillon, ça grafigne dans l’oreille, mais c’est vivant. Il faut plus de Florent Vollant, plus de Samian, plus d’Elisapie et plus de Matiu.

Les communautés autochtones sont partout, "on ne mord pas" comme l’a dit Matiu, et il n’est pas normal de pouvoir compter ces artistes sur les doigts d’une main.

Pour en revenir à notre «loup-garou», ses chansons sont encore sur l’écorce. C’est à cœur ouvert, à vif. Le potentiel est là, il ne lui reste qu’à dompter l’ours et à canaliser le message.

"On ne peut pas dire que le gars n’avait pas envie d’être là! Son enthousiasme était palpable, contagieux et la foule l’a suivie." – Éli

Le revers…

En mode olympique, il faut aussi regarder le revers de la médaille. Si l’an dernier on s’est réconcilié avec la présence des interprètes (merci Joanie Roussel), Émie Champagne nous a ramenés à pourquoi on n’était pas enchanté par le concept.

Elle a une bonne voix (on le savait depuis l’émission de télé) et de belles qualités d’interprète. Par contre, il faut être bien au-dessus de la mêlée pour se frotter à la crème de la relève des auteurs-compositeurs-interprètes et elle n’y était pas. Par ailleurs, quand on chante Hier encore, à 20 ans… on n’y croit pas.

"Voilà." – Éli

Vanessa Borduas en était à sa deuxième participation au concours. La Granbyenne a démontré une belle évolution. Le clivage était même évident entre la première pièce qui remonte à son premier album et le matériel plus récent. Un son plus rock, plus progressif qui nous semble dans la bonne voie, mais on doute que ce soit suffisant pour se démarquer du lot.

"Le problème demeure le même, à trop pousser sa voix on en perd le texte. Elle reste toutefois une artiste qui offre un produit bien rodé. À prendre ou à laisser." – Éli

Finalement, Jean-François Janvier nous a offert un numéro déjà vu, déjà entendu à satiété. Le gars a une bonne voix, mais les fleurs, le soleil, les rivières et les étoiles on a déjà fait le tour.

 

Programme de la 3e demi-finale

– Premier Toit (Montréal)

– Rain Normand (Rouyn-Noranda)

– Lydia Képinski (Montréal)

– Liliane Pellerin (Grand-Mère

– Émilie Landry (Campbellton) 

– Catherine Dagenais (Laval)

Artiste invité: Joey Robin Haché