FICG: de belles promesses pour conclure les demi-finales

FESTIVAL. On sait déjà qu’aucun des six candidats de la 4e soirée demi-finale du Festival international de la chanson de Granby ne sera de retour pour la finale. Certains nous ont tout de même laissés sur de belles promesses.

Pour cette dernière critique des demi-finales du FICG 48, Culture G vous offre une version à quatre mains… Le texte d’Ugo Giguère est agrémenté des commentaires (en gras et italique) d’Éli-Ève Larivière.

Samedi prochain, pour clore sa 48e édition, le FICG va présenter sa plus grosse production avec La Messe à Dédé Fortin. Un hommage à cette comète qui a su marquer l’histoire de la chanson québécoise par ses chansons coup de poing, son authenticité, son intégrité.

Un auteur-compositeur-interprète majeur qui n’avait pas réussi à aller jusqu’au bout lors de son passage à Granby…

On ne prétend pas avoir découvert le prochain André Fortin, mais on a eu des flashs d’un grand potentiel à l’écoute de Raphaël Dénommé.

Dans la foulée d’un Bernard Adamus, lui aussi héritier de la lignée Colocs, le jeune homme de Varennes offre un blues cru qui nous rentre dedans. On le croirait issu d’un bayou du Sud, mais avec la tête bien au Nord pour nous crier nos quatre vérités.

Un talent brut appuyé par un charisme assez fort pour s’approprier un Théâtre Palace bien rempli. On espère le revoir et le réentendre avant longtemps.

"Ce qu’on a surtout apprécié, c’est son univers musical solide et assumé. On dirait qu’il se fout un peu d’être aimé ou non. Il rock la place à la manière d’un Steve Hill. Trois tounes, trois guits et surtout… la cigar box grattée avec un rythme endiablé. Et oui, on a tapé du pied!" – Éli

Kyra Shaughnessy figurait sur notre liste de participants à surveiller. La progression de ses textes depuis son passage à l’École nationale de la chanson en 2014 est évidente. Elle a ce don de créer des ambiances de sérénité et de douceur.

Son univers rappelle celui de Caracol pour les rythmes et les thèmes. Dans une moindre mesure, son léger accent et la délicatesse de l’interprétation nous ramènent en tête une Andrea Lindsey.

"On se demandait si le fait de passer après un Raphaël Dénommé déchaîné allait nuire à la performance tout en douceur de Kyra. Avec sa voix sobre, sa personnalité attachante et de magnifiques arrangements, elle a su capter notre attention. La sobriété peut souvent être payante, car on porte attention au message. Avec son calme et son aisance sur scène, Kyra nous a permis d’entrevoir son aura." – Éli

Plus tôt dans la soirée, on a été contaminé par le plaisir évident de Matt Boudreau. Son rock entraînant, simple, efficace a fait du bien à beaucoup de monde! Il faut admettre que l’édition 2016 n’était pas la meilleure cuvée qu’on a vu défiler à Granby.

Sa chanson La Routine va demeurer l’un des meilleurs moments de la semaine. Une pièce touchante, sincère, sur le naufrage d’une peine d’amour.

"On adore La Routine, une chanson aussi forte en émotion que lorsqu’on a entendu L’impression d’exister de Francis Faubert. On lui souhaite d’écrire une aussi magnifique balade le jour où il sera à nouveau amoureux…" – Éli

L’autre Acadien de la soirée, Simon Daniel, vogue dans le sillage de Joey Robin Haché. Il fait dans la pop rock, mais avec quelques explorations plus en marge. Tout ce qu’il lui manque, ce n’est probablement qu’un ou deux refrains accrocheurs et l’avenir est devant lui.

"Ce qu’on a apprécié, qui était bien différent des autres candidats, c’est l’intro musicale à sa première pièce qui donnait un ton plus théâtral. Le deuxième texte très original, qui traite de son amour du Maroc, aurait été bonifié en remplaçant le violon par le loutar. On s’y serait vraiment cru." – Éli

Puisqu’il faut bien une touche d’excentricité, Alexandre Larouche a pris une option sur le titre de «Mick Jagger du Lac-Sain-Jean». Le diable au corps, c’est un interprète tout en mouvement qui nous a présenté une excellente chanson (Jaguar bleu marin) et deux pièces moins convaincantes.

"Sa deuxième chanson (Jaguar bleu marin) est excellente et grâce à la guitare entre ses mains, qui occupe sa gestuelle, on peut mieux apprécier la qualité de sa performance. Pas qu’on lui reproche sa manière d’occuper la scène, mais il n’a pas encore l’aisance d’un Mehdi Cayenne." – Éli

Finalement, on a moins apprécié le numéro ésotérique du duo Georgian Bay en lever de rideau. Tout l’intérêt du duo repose sur la synchronisation et l’harmonie des voix, mais les deux interprètes étaient constamment en décalage.