FICG : la deuxième chance de Vanessa Borduas

FESTIVAL. Pour une deuxième fois en quatre ans, la Granbyenne Vanessa Borduas fait partie des 24 demi-finalistes du Festival international de la chanson de Granby (FICG). Depuis sa première participation, Vanessa Borduas a changé, évolué et trouvé sa voie. Cette seconde chance, elle l’aborde avec plus d’assurance et en étant 100 % elle-même.

C’est en dégustant une baguette au jambon de chez Madame Hortense, un restaurant qu’elle fréquente régulièrement, que Vanessa Borduas parle de sa seconde participation au FICG après le premier avant-midi des stages préparatoires.   

Ce n’est pas sans nervosité ni sans excitation qu’elle a entamé le concours. En fait, elle se sent comme lors d’une première journée d’école. «J’étais un peu stressée il y a quelques semaines, mais là, je me sens chez moi. C’est la salle de ma ville, j’ai fait tellement de shows là que je n’ai pas de raison d’être stressée», mentionne-t-elle.

En 2012, Vanessa Borduas qui était alors étudiante à l’École de la chanson de Granby avait obtenu un laissez-passer direct aux auditions du FICG. «J’y suis allée sans attente et je me cherchais encore, note-t-elle. À ma grande surprise, j’ai été sélectionnée».

La native de Saint-Paul-d’Abbotsford a réfléchi longuement avant de soumettre sa candidature à nouveau. Tellement, qu’elle a envoyé son formulaire d’inscription trente minutes avant l’heure limite. «Je suis une fille d’intuition et mon intuition me disait que j’avais envie de le revivre avec quelque chose de plus assumé, de plus moi», indique-t-elle.

Ceux qui ne l’ont pas vu depuis l’édition 2012 du FICG et sa participation à La Voix en 2014 feront le saut. Vanessa Borduas a coupé ses longs cheveux bouclés et a troqué la robe fleurie pour des pantalons troués, un t-shirt à la garçonne et des Converse.

Justement, Vanessa Borduas n’a pas que changé de look. Elle vient de traverser une période de remises en question, celle qui survient à la mi-vingtaine quand vient le temps de prendre des décisions importantes sur son avenir et d’être en harmonie avec soi-même.  

«En 2012, j’avais 21 ans. Je cherchais mon identité, j’étais plus fébrile et je m’excusais peut-être plus de qui j’étais. J’avais l’impression que j’étais la fille sage et parfois je sentais cette pression. Maintenant, je suis fine pareille, mais je m’assume et si j’ai quelque chose à dire je vais le dire. Je peux enfin dire voilà qui je suis vraiment», souligne Vanessa Borduas.

Cette quête d’identité se retrouve d’ailleurs dans sa musique. «Ce que je vais présenter au festival, c’est vraiment l’évolution de mon EP. Ça s’inscrit vraiment dans cette suite-là, ça va encore plus dans l’assumé», note-t-elle.

L’artiste a choisi de monter sur la scène du Palace avec ses trois musiciens et de présenter une pièce de son EP Trophée de chasse sorti en 2014, et deux nouvelles compositions.

Oui, Vanessa Borduas veut se rendre en finale, mais elle s’est également donné un autre défi. «Je veux oublier mon instrument pendant que je joue et je ne veux pas amener ma tête dans mon piano. Je veux mieux le maitriser pour ne pas que ce soit un stress de plus et me laisser plus aller. Cela fait plus d’un an que je traine mon piano et que je me concentre là-dessus», rapporte-t-elle.  

Femme d’affaires

Au fil du temps, Vanesse Borduas à développer son sens des affaires.

Elle a produit Trophée de chasse sans maison de disques et s’est impliquée dans tous les dossiers.

L’artiste pense donc qu’elle pourra profiter du festival pour son volet éducation à l’industrie musicale. «Veux veux pas, j’en sais plus qu’avant, ça fait que je comprends mieux le milieu et ça fait que mes réflexions sont différentes».

«L’industrie de la musique est un milieu qui est en train de changer. Les artistes réalisent de plus en plus qu’ils sont également des entrepreneurs. Le festival, ç’a toujours été ça, c’est ce qu’ils veulent faire apprendre. On n’est pas dans la création. On est vraiment dans les rouages de l’industrie», ajoute l’auteure-compositrice-interprète.

Ses trois pièces  

La peau qui pleume

La chanson La peau qui pleume est tirée de son EP. C’est cette pièce qui a été choisie pour le concours de la chanson populaire Tim Hortons. La pièce raconte l’emprise d’un nouvel amour.

Glaçon brûlant

Dans cette pièce, Vanessa Borduas aborde un sujet qu’elle n’aurait pas osé aborder il y a deux ans, l’alcool. C’est l’histoire d’une personne qui se saoule pour oublier. Son auteure avoue avoir utilisé des mots plus percutants.

Point de fuite

Point de fuite, c’est de s’évader pour mieux se retrouver. C’est une chanson piano-voix qui met du baume sur le cœur dans des moments plus difficiles.