La petite séduction québécoise de Dimoné

SPECTACLE. Une dizaine de spectacles en 43 jours, un nouveau EP enregistré à St-Adrien, un amour sincère pour le Québec et miser sur la curiosité du public… Voilà en résumé le plan de séduction sur lequel mise l’auteur-compositeur-interprète français Dimoné dont la carrière doit beaucoup à Granby.

«Ma stratégie pour séduire? L’humour et peut-être un peu d’ironie? Je crois que c’est mal comprendre les Québécois de s’imaginer qu’on est frères (Français et Québécois). On a le même langage, mais on n’est pas pareil», estime Dimoné qui s’étonne de la curiosité et du respect du public depuis son arrivée le 25 février dernier.

L’artiste roule sa bosse dans la francophonie depuis une vingtaine d’années, mais c’est grâce à Granby si sa carrière a pris une autre ampleur. «Pierre Fortier m’a découvert en Suisse alors que je présentais un spectacle dans le volet «off» d’un festival. Il m’a alors invité à Granby et il m’a dit les Français vont te découvrir chez moi», relate celui qui compte quatre albums et un EP.

Des diffuseurs européens l’ont effectivement découvert lors des vitrines en marge du Festival international de la chanson de Granby en 2010. «Ça m’a donné confiance et envie que ça se sache. Une manière de se responsabiliser et de ne pas s’excuser d’être là.»

C’est aussi grâce au FICG qu’il revient pour cette tournée puisqu’il a remporté le prix des diffuseurs du réseau Inter-Centres dont le Palace fait partie.

Faire chanter les mots

En début de carrière, le chanteur a embrassé la culture punk-rock ou du moins il s’imaginait «dans ce fantasme-là». Il avoue depuis avoir «fait un pacte avec (sa) jeunesse» après avoir découvert le plaisir de la chanson. De faire chanter les mots de sa langue.

«C’est mon terrain de jeu. C’est un matériau. C’est hallucinant comment on est façonné par les mots». Les quatre pièces de son tout nouveau EP, Épris dans la glace, témoignent de ce talent de jongleur du verbe que possède Dimoné.

La touche Pilou

Autre lien granbyen, le directeur de l’École nationale de la chanson Bruno Robitaille s’occupe de la carrière de Dimoné au Québec. Il a profité de son séjour pour organiser une rencontre avec son voisin à la campagne… Pilou.

Le réalisateur aussi connu sous le nom Peter-Henry Philips possède un studio à St-Adrien en Estrie. Dimoné et lui se sont donc rencontrés le temps d’enregistrer cinq chansons. Un EP né du désir de se perdre dans le bois et de «la patte de Pilou».

«Il a mis sa couleur. Ç’a permis d’être plus planant, éthéré, de décoller du sol. Avant de le rencontrer, je n’avais pas les clés pour y arriver. D’où l’importance de bien s’entourer», mentionne le chanteur. 

Dimoné, en spectacle dans le foyer Yves-Gagnon du Théâtre Palace de Granby, ce mercredi, 15 mars à 19h30.

Ugo