L’attente aura valu la peine pour Caroline Savoie

FESTIVAL. On dû attendre jusqu’à la dernière candidate de la dernière demi-finale pour enfin entendre Caroline Savoie. L’ex-candidate de The Voice France était attendue et elle livré la marchandise. Son brio lui a d’ailleurs valu deux prix avant même la présentation de la grande finale.

Caroline Savoie a tout pour elle: le talent, le charisme, le charme. Dès les premières notes de Lettre pour Henri le public était conquis. La jeune femme en a rajouté, comme si elle pouvait faire mieux avec deux autres magnifiques morceaux dont Y’en aura qui lui a valu le prix Socan de la meilleure chanson.

Son naturel attendrissant, sincère, sans complexe lui a permis de s’allier le public sans forcer. Ne lui restait plus qu’à être elle-même, c’est-à-dire une chanteuse à la voix puissante et fine.

Chronologie

Le début de soirée a été un peu plus difficile samedi soir lorsque l’on a vécu trois demi-finales de haut niveau. Les Zen Bamboo encore verts ont quelque choses de prometteurs. Le quatuor encore adolescent ne semble pas encore tout à fait prêt à sortir du garage, mais il n’est pas loin.

Les gars se réclament de Dédé et on ajourerait Leloup sans craindre de se tromper (y a pire comme références!) ce qui a de quoi capter l’attention. Leur mélange des genres où hip hop et rock lourd se marient est réussi. Le groupe a de toute évidence une base solide sur laquelle travailler. Ils sont de bons musiciens, ils sont créatifs, intelligents et pertinents.

Ne reste plus qu’à apprendre à se «rapailler» sur scène comme dans la structure musicale. Chaque parole, chaque geste doit avoir sa raison d’être, sa logique, sinon on tombe dans le n’importe quoi et c’est là que l’on perd sa crédibilité aux yeux et aux oreilles du public. On veut d’autres Tête d’ange et moins d’Androïd.

Martine, gagnante du Rond-Point en Ontario, a offert une prestation plus ardue. Pas qu’elle ne soit dépourvue d’aptitudes, mais il lui faut absolument travailler les textes. Le manque de fluidité devient un obstacle pour sa voix qui mérite pourtant que l’on tende l’oreille. Son habillage sonore R&B, soul est intéressant.

Dans le cas de Catherine Valéry, on a senti une auteure-compositrice-interprète sincère. On lui cherche toutefois une identité propre. D’une pièce à l’autre, on croyait entendre Rosie Valland (finaliste 2012) ou encore Chloé Lacasse (finaliste 2008), mais on aimerait bien trouver Catherine Valéry.

Après l’entracte, AUB (pour Béatrice et Paul Aubry) nous a immergé dans son rock progressif à la fois rétro et tellement actuel. Le groupe compte sur une trame musicale emballante, accessible et des textes simples, mais efficaces. Merci à l’impeccable diction de la chanteuse et comédienne Béatrice Aubry pour le plaisir de ne rien perdre du texte.

Le rappeur et chanteur R&B Kasperzick nous arrivait de Winnipeg. Énergique et charmeur à la fois, l’artiste a brassé la cage et chanté la pomme. On peut seulement se désoler de n’avoir perçu qu’un mot ici et là. Le débit et l’articulation sont essentiels aux rappeurs et le jeune homme a du travail.