Livre ouvert sur Granby

ART VISUEL. Un artiste français en résidence au 3e impérial, centre d’essai en art actuel, suggère une nouvelle lecture de la ville de Granby. Il l’a présente tel un grand livre ouvert qui sera devant l’église St-George jusqu’au 31 octobre.

L’artiste français David Coste qui est en résidence de coproduction depuis le 8 août a arpenté les rues de Granby à la recherche d’éléments architecturaux singuliers et significatifs qu’ils allaient pouvoir intégrer à son projet.

Le Palace, le château Brownie de Palmer Cox ainsi que des bâtiments patrimoniaux du quartier au nord-ouest du lac Boivin ont entre autres capté son attention.

Baptisé Disjonction, architectures-démontrables, son projet mêle les mondes réels et imaginaires à partir d’architecture de villes et de décors de cinéma. C’est d’ailleurs le château de Palmer Cox et le célèbre film Psychose d’Alfred Hitchcock qui composent le premier chapitre de son livre et qui est exposé depuis le 17 août.  

Le dernier séjour de David Coste au Québec remonte en 2012. Il avait été de la programmation du festival Montréal Danse. Découvrir une ville du Québec comme celle de Granby est une première pour l’artiste et cette rencontre a donné lieu à de l’inspiration.
«Pour un Européen qui côtoie des rues plus petites et bien souvent biscornues, la construction d’ici est très déroutante. L’implantation des rues est bien différente et il y a de bien plus grosses avenues», fait remarquer l’artiste français qui enseigne à l’École des beaux-arts de Toulouse.  

Pour ce dernier, il est important que chaque personne observe l’œuvre avec ses propres lunettes, mais il souhaite qu’elle permettre à la population de voir Granby sous un autre jour. «Dans ma ville, il y a des éléments que je ne vois plus, que je ne regarde plus. J’espère redonner aux gens d’ici la chance de revoir des choses qu’ils ne voyaient plus».

Son œuvre est évolutive. Tous les quinze jours, un nouveau chapitre de ce grand livre ouvert sera présenté.

L’artiste explique que son œuvre se s’apparente à un jeu de construction. «Les images se construisent petit à petit, surtout la correspondance du lieu avec le film. Ce sont des lieux qui n’ont rien à voir a priori avec le film», explique-t-il.

Œuvre collaborative
La dimension de l’art collectif est plus forte au Québec qu’en France, estime David Coste.
Sa résidence avec le 3e impérial l’a amené à travailler avec d’autres personnes. «Ce n’était pas dans mes habitudes que de travailler en collaboration. Cela m’a forcé à changer mes méthodes et ma façon de travailler», dit-il.
David Coste a fait appel à Évelyne Toussaint et à Jérôme Dupeyrat, respectivement historienne de l’art et critique en France.

Résidences croisées
Ce projet est réalisé dans le cadre de Résidences croisées entre le 3e impérial et la Maison des arts Georges Pompidou, centre d’art contemporain et résidences du sud de la France.
L’artiste québécois Guillaume Boudrias-Plouffe s’envolera à l’automne pour une résidence aux Maisons Daura à Saint-Cirq-Lapopie.

Le lancement de Disjonction, architectures-démontrables se fera en présence de l’artiste le 17 septembre.