Mehdi Cayenne allume le feu à Granby! – (version commentée)

CHRONIQUE. Le show Mehdi Cayenne a opéré dans la première soirée demi-finale du 48e Festival international de la chanson de Granby. Comme on s’y attendait, la bête de scène a volé la vedette après ce qui nous a semblé une longue première partie…

La version originale de la critique est disponible dans la section culture du portrail GranbyExpress.com. Culture G vous offre ici la version commentée par Éli-Ève Larivière.

Pas que le reste de la soirée était dénué d’intérêt, mais Cayenne a le don de mettre le feu dans une salle. Sa pop dansante à mi-chemin entre Dumas et Caféïne est rafraîchissante et efficace. Le type lui-même est captivant par ses déhanchements et sa dégaine de rock star. On l’adore et on veut le revoir en finale.

"Quand le son devient mouvement. La vibration des cordes lui passe à travers le corps! …ou à travers le linge! On voit qu’il a une longueur d’avance, ça s’appelle l’expérience." – Éli

Plus tôt en soirée, Thomas Hodgson a livré une performance à la hauteur de nos espérances. «Archéologue de la chanson», comme il se décrit, il nous a offert un bijou en héritage avec Ma vieille Élise, une ode aux églises à l’abandon.

Sa mélancolie rappelle un Rufus Wainwright francophile, mais avec une voix plus profonde, plus lourde. Un timbre qui impose l’écoute et l’attention. Il nous a fait regretter la limite de trois chansons par concurrent…

"Enfin un auteur-compositeur-interprète qui se soucie de la diction… On comprend chacune des paroles. Avec l’étoffe d’un conteur, il maîtrise aussi bien l’art de présenter ses chansons." – Éli

Parmi les autres bons moments, on note le «girl power» affirmé de Samuele. Elle aurait remporté haut la main la joute oratoire par l’éloquence du discours et le message coup de poing. Il faut savoir profiter de sa tribune quand on a quelque chose à dire.

Côté performance, on est d’accord, elle joue «comme une fille» et elle joue très bien. Seul hic, elle n’a pas trouvé la formule pour marier la puissance de son discours à sa musique. Ça viendra.

"Ce qui est dommage, c’est que la présentation de la chanson La Sortie était plus forte que la chanson elle-même. En fait, c’est ce texte-là qu’on voudrait entendre en chanson. Un slam auquel il manquait simplement une trame sonore. Une ode à toutes les filles de ma génération. Belle découverte d’une artiste poète." – Éli

Rayannah, de Winnipeg, a offert une proposition intéressante d’échantillonnage vocal et de boucles. L’artifice n’arrive cependant pas à compenser pour des chansons encore inachevées. On sent qu’elle a des choses à dire et l’art de l’écriture se peaufine. On a tout de même apprécié la pièce plus intimiste Chaque fois.

"De mon côté, je n’ai pas tellement apprécié ce type d’effet en spectacle. L’attente de la préparation de l’échantillonnage crée un malaise et vient casser le rythme. L’artiste entre dans sa bulle et rompt le contact avec le public." – Éli 

Lisa Marie Jolin et le Bow Bow band ont ouvert la soirée avec une ambiance country intéressante. On a particulièrement aimé le mélange des cordes (banjo, contrebasse, guitare, violon) sur Mon loup, t’es où?, la meilleure des trois chansons. Les textes tout simplement impertinents gâchent la sauce. Est-ce de l’humour? De l’ironie? On s’interroge encore sur l’intérêt de Tinder quand la moitié de la salle n’a aucune idée à quoi elle fait référence.

"Du yodle? Vraiment?" – Éli

Finalement, on n’a pas eu l’impression d’entendre le meilleur de Marie Onile. La Méganticoise nous a habitués à plus de contrôle et à plus de finesse dans le texte lors de son passage à l’École nationale de la chanson. Un rendez-vous manqué.

"Je me demande simplement pourquoi elle n’a pas interprété sa chanson sur la tragédie du Lac-Mégantic? Si touchante et remplie d’émotion." – Éli

Programme de la 2e demi-finale

– Vanessa Borduas (Granby)

– Étienne Fletcher (Régina)

– Émie Champagne (Victoriaville)

– Moonfruits (Ottawa)

– Matiu (Maliotenam)

– Jean-François Janvier (Repentigny)

Artiste invité: Vincent Roberge