Samian et le FICG à couteaux tirés

CULTURE. Contrarié de ne pas pouvoir interpréter des chansons en Anishinabemowin, une langue autochtone, lors de la prochaine édition du Festival international de la chanson de Granby (FICG), le rappeur québécois, Samian, n’a pas mâché ses mots à l’endroit de l’organisation. «J’en ai royalement marre de cette mentalité coloniale! Il est temps de changer ça au Québec! L’heure est pressante à la décolonisation», a commenté l’artiste sur les réseaux sociaux au cours des dernières heures.

Selon Samian (Samuel Tremblay de son vrai nom), le FICG l’aurait approché afin de faire partie de la 54e édition du festival présentée du 7 au 27 août 2022. 

«J’ai été invité pour performer dans le cadre d’un festival musical qui a lieu à Granby. Par la suite, on exige que mon concert doit être 100 % en français. Je prends donc le temps d’expliquer que mon dernier album est entièrement en Anishinabemowin, et que plusieurs de mes chansons sur mes albums précédents contiennent des passages dans cette même langue ancestrale», a exprimé l’artiste dans un long message publié sur sa page Facebook. 

«Finalement, c’est avec stupéfaction que j’apprends ce matin (28 février) qu’on refuse ma présence, car mon concert ne serait pas 100% en français. Est-ce qu’encore, en 2022, les langues autochtones doivent être considérées comme des langues étrangères? Ces langues ancestrales d’ici n’ont rien de menaçant pour le français!», a ajouté le principal intéressé.

Du côté de la direction du FICG, on a tenu à apporter certaines précisions à la suite des déclarations de l’artiste. 

«Samian est un artiste que l’équipe du festival adore. Sachant qu’il y a dans son répertoire des titres en français et des titres dans sa langue première, nous avons indiqué à son représentant notre ouverture pour qu’il puisse interpréter des chansons dans ses deux langues en tenant cependant compte de la mission première du festival qui est de promouvoir la chanson francophone», a déclaré l’organisation par voie de communiqué.