Saratoga: un à-côté devenu projet de vie

SPECTACLE. Michel-Olivier Gasse était en pause après la tournée de son vieux complice Vincent Vallières et Chantal Archambault venait de terminer sa propre tournée. Le couple s’est donc lancé pour le plaisir dans Saratoga, un projet à deux devenu projet de vie.

«Au départ, c’est arrivé parce qu’on avait un trou. Une fois que c’est parti, ç’a levé! Les gens amènent leurs amis voir le show et ils reviennent nous voir. Le téléphone sonne, alors on y va. Pourquoi arrêter?», raconte Michel-Olivier tout juste de retour d’une tournée européenne.

Musicien free lance, dans l’ombre depuis 20 ans, il découvre les joies de l’avant-scène. «Ça aura pris une fille comme Chantal, pleine d’idées et proactive. On est mené par le même désir et on est conscients d’être sur notre X. En même temps, chaque étape est une nouvelle étape jamais vécue pour nous», observe-t-il.

Un gros mois en Europe, à deux 24h/24h, en est une… et le test a été réussi.

    – On a été un mois non-stop ensemble et il n’y a pas eu d’anicroche. Attends, je réalise que je viens de dire le mot «anicroche», n’écris pas ça… Y a pas eu de gros fuck.

    – Attends… Tu ne veux pas que j’écrive «anicroche», t’aimes mieux «gros fuck»?

    – Je ne sais pas, mais n’écris pas anicroche.

    – Ok.

(Désolé Gasse.)

S’il n’avait jamais espéré ou souhaité prendre le devant de la scène par le passé, Michel-Olivier Gasse se plaît à apprivoiser le rôle.

«C’est une autre approche et je suis encore en train de la jauger je pense. De voir comment je deal avec ça. Je t’avoue que je n’ai jamais senti le besoin d’être en avant. J’écris des livres, c’est ça mon projet solo», confie-t-il.

Il a tout de même pu compter sur un bon modèle pour se préparer. «Tout le temps que j’ai passé avec Vallières, j’ai pris des notes. Il s’ouvrait à moi sur ce qu’il apprenait, comment il abordait telle ou telle situation», révèle celui qu’on a justement découvert dans les chansons de Vincent Vallières.

Où en est-il justement le Gasse «petit dude sorti du temps avec un frigidaire d’étudiant»? «Je suis à des milles du personnage que tu décris! Dans ce groupe-là, j’ai toujours été le slacker, celui qui n’a pas d’enfant et qui rentre tard. Mais il y a aussi un mythe qui entoure ça et les choses s’amplifient toujours quand on les raconte», se défend-il.

Aujourd’hui, l’éternel ado est devenu la moitié de Saratoga. Duo folk aux chansons délicates, berçantes et réconfortantes. L’adulescent affranchi de ses chums d’enfance vole de ses propres ailes avec sa douce moitié.

Et comment c’est de voir son vieux chum continuer sa route sans lui? «Ça va être plus drôle quand je vais aller voir le spectacle. La vie est ainsi faite! On est en super bons termes, j’ai vraiment hâte de voir comment ça retourne. Je suis resté un peu vierge de tout ça jusqu’à maintenant.»

Saratoga / Antoine Corriveau, à la Maison de la culture de Waterloo, vendredi 21 avril à 20h00.

Ugo