Stéphane Lafleur: l’imposteur devenu la référence

SPECTACLE. Le duo Stéphane Lafleur et Joël Vaudreuil a fondé le groupe Avec pas d’casque il y a 14 ans. Si l’auteur-chanteur-cinéaste avoue avoir longtemps porté un chapeau d’imposteur, il incarne aujourd’hui l’idéal de nombreux auteurs-compositeurs-interprètes.

En entrevue avec Culture G, il y a quelques semaines, Patrice Michaud confiait à quel point il vénérait le talent d’écriture de Stéphane Lafleur. «LA plume masculine au Québec en ce moment. Celle qui résonne le plus», disait-il.

Pourtant, malgré le talent évident qui se manifeste dès le premier album Trois chaudières de sang en 2006, l’auteur-compositeur a mis plusieurs années avant de reconnaître qu’il avait sa place. Les commentaires positifs et la critique ont fini par lui donner la confiance d’assumer son talent.

Aujourd’hui, ils sont nombreux comme Patrice Michaud à saluer son travail et même à vouloir bénéficier de sa collaboration. «C’est flatteur! L’écriture a encore beaucoup de chemin à faire. La langue française n’est pas facile à manier quand on écrit de la musique. Moi aussi j’entends des lignes d’autres artistes et je me dis que j’aurais aimé écrire ça!», mentionne Stéphane Lafleur.

L’évolution «à pleine lenteur»

Le leitmotiv de croissance du groupe a toujours été d’ajouter «3 ou 4 nouveaux fans à chaque tournée». La tendance se poursuit-elle?

«C’est difficile à dire, je ne sais pas! Avec Astronomie, ç’a pris un peu plus d’envergure, mais quand on remet ça en perspective, ça reste très discret comme projet, reconnaît Stéphane Lafleur. On n’a jamais essayé d’enfoncer notre musique dans les oreilles du monde.»

Malgré son titre Effets spéciaux, le plus récent album de la formation est plus dépouillé que le précédent. Plus près des racines country Lo-Fi des débuts. Notamment dans la pièce Audrey est plus forte que les camions. Un constat qui n’est pas issu d’une volonté du leader et auteur.

«Il y en a même certaines (chansons) qui ont failli ne pas se rendre sur l’album parce qu’on trouvait qu’on gardait un pied en arrière. Sauf que ces chansons-là avaient quelque chose à dire. Sur Audrey, il y avait une façon de dire les choses que je n’avais pas explorée avant, mais au niveau structure, on ne s’est pas impressionné!», mentionne Stéphane Lafleur.

S’il assure ne jamais entreprendre l’écriture avec une idée précise en tête, le musicien admet se tourner instinctivement vers des structures country folk.

Pas de retailles

Quelques mois après la publication d’Astronomie en 2012, on a eu droit à un EP des retailles… Sept pièces qui ne cadraient pas sur l’album ont été réunies sur le EP Dommage que tu sois pris.

Malheureusement pour les fans, il n’y a pas de restants cette fois-ci. «On n’a rien qui traîne ou sinon, ce n’était pas à notre goût. Quand on a commencé à enregistrer Effets spéciaux, on avait deux ou trois tounes de plus. Il y en a une qu’on a faite pour la dernière émission de Bande à part, mais c’est tout.

Spectacle d’humeur

Dans le cadre de la présente tournée, Avec pas d’casque offre d’abord les pièces d’Effets spéciaux, mais aussi quelques incontournables des albums précédents.

«On pige dans les chansons un peu comme avec un boulier de bingo, compare le chanteur. On décide habituellement pendant le souper après le test de son selon comment on ressent la place», révèle Lafleur qui est impressionné par le respect et l’écoute du public.

Avec pas d’casque à la Maison de la culture de Waterloo, ce samedi 18 mars à 20h.

Ugo