Une fête à ne pas manquer!
THÉÂTRE. Si votre agenda est déjà rempli pour l’été, commencez tout de suite à chercher une excuse pour vous libérer. C’est la fête toutes les semaines au Théâtre de l’Ancien presbytère et ceux qui n’y seront pas vont le regretter!
La formule cabaret de sketchs en rafale avait largement contribué à l’énorme coup de cœur qu’on a eu pour Polaroid en 2012 (déjà!). Un concept repris cet été dans C’est à ton tour… et qui se révèle toujours aussi efficace.
De courtes pièces construites autour d’une célébration, d’un anniversaire ou d’un prétexte pour fêter s’enchaînent entrecoupées de monologues ou de chansons. Martin Gougeon, qui assure la mise en scène (en plus de jouer et d’écrire), ramène le procédé du photomaton où l’un des comédiens se retrouve isolé sur scène le temps de permettre à ses partenaires de préparer le numéro suivant.
Il en résulte un impressionnant tour de force, alors que le quatuor (Mélissa Dion Des Landes, Laurie Gagné, Patrick Golau et Martin Gougeon) maintient un rythme effréné, sans temps mort, malgré des dizaines de changements de costume à travers les 20 saynètes.
Lors du dévoilement de la pièce, en mai dernier, Martin Gougeon avait expliqué le choix du titre C’est à ton tour…, par un désir d’offrir une fête à son public fidèle depuis 15 ans. Le cadeau est parfait (et il n’a rien à voir avec «Le cadeau parfait» dans la pièce…).
Dès l’arrivée, les spectateurs sont intégrés à la fête. Les comédiens, dans la salle, interagissent avec le public. Une rencontre qui brise instantanément la glace et permet au spectacle de démarrer en trombe à la première note.
Tristan content
Au plaisir de se répéter, d’une année à l’autre l’humour de l’Ancien presbytère a souvent la qualité de susciter la réflexion ou d’effleurer la critique sociale. Constat renouvelé à travers plusieurs des textes de l’édition 2015.
L’isolement, l’impact des nouvelles technologies, les relations familiales et le bon voisinage sont quelques exemples des thèmes abordés par le collectif d’auteurs. Laurie Gagné, François Gilbert, Patrick Golau, Louis-François Grenier et Martin Gougeon signent ou cosignent les textes.
On se bidonne toujours autant autour des blagues grivoises et des chicanes de couple, mais on vit un grand moment de bonheur grâce à une histoire de déficience intellectuelle. Le personnage de Tristan incarné par Patrick Golau vole littéralement la vedette.
Dans deux numéros sans filet, le comédien déploie ses talents d’improvisateur pour donner vie à un jeune garçon attachant pour qui l’on se prend d’affection. Une performance à ajouter au palmarès des grands moments de l’Ancien presbytère.