Un fardeau fiscal plus abordable en Haute-Yamaska

ÉCONOMIE. Au moment où les citoyens du Québec sont en plein blitz pour acheminer leurs déclarations d’impôts, une enquête de TC Media révèle que les contribuables de la Haute-Yamaska profitent d’un fardeau fiscal assez abordable.

En raison des taxes qui sont prélevées par les Villes et les commissions scolaires, de même que la valeur de leur maison, les Québécois n’ont pas tous le même poids sur le dos.

Consultez notre carte interactive du fardeau fiscal des municipalités du Québec, ici.

À partir des données de Statistique Canada sur les revenus moyens et la valeur moyenne des propriétés par municipalité, nous avons dressé le palmarès des contribuables les plus sollicités, puis déterminé, ce que verse au total en impôts, taxes municipales et taxe scolaire le travailleur moyen propriétaire d’une maison moyenne de chaque localité.

Au palmarès des 1 029 municipalités recensées, la première de la Haute-Yamaska qui apparaît pointe au 139e rang. Il s’agit de la municipalité de Shefford, où la facture moyenne en impôt, taxes municipales et scolaire atteint 9 443,49 $.

Une valeur des propriétés plus élevée et des revenus moyens supérieurs au reste de la MRC expliquent la facture. «Les terrains sont très chers et les gens bâtissent des maisons de plus de 283 000 $», mentionne le maire André Pontbriand qui dit attirer de jeunes professionnels et de nouveaux retraités.

Afin de maintenir au plus bas le fardeau fiscal de ses citoyens, Shefford s’efforce de garder son taux de taxe le plus faible possible. La municipalité affiche le taux global le plus bas de la Haute-Yamaska. «Ça doit faire 10 ans que le taux n’a pas monté», note M. Pontbriand qui mise sur la croissance des constructions.

À l’autre extrémité, ce sont Warden et St-Joachim-de-Shefford qui sont les plus abordables. Des revenus plus faibles et des valeurs moins élevées des propriétés réduisent la facture totale à 4 523,93$ à Warden, malgré un taux global de taxation assez élevé.

St-Joachim-de-Shefford arrive en tête pour ce qu’il reste dans les poches de ses citoyens. En moyenne, les Joachimiens gardent 81% de leurs revenus après avoir satisfait l’État. Une variable que met à profit le maire René Beauregard.

«On a décidé d’être une terre d’accueil pour les jeunes familles avec des terrains abordables, en baissant le taux de taxation et en investissant dans les loisirs», explique-t-il.

Si c’est d’abord l’école primaire internationale qui a été l’élément déclencheur de la croissance, le coût a aussi eu son influence. «Les premiers qui sont venus ont dit aux autres que les terrains n’étaient pas chers», raconte M. Beauregard.

Granby dans la moyenne de ses comparables

En comparant la Ville de Granby à ses semblables, soit les municipalités qui comptent entre 50 000 et 74 000 de population, on constate qu’elle se retrouve dans la moyenne.

Parmi les sept villes du groupe, Granby arrive 3e pour la contribution totale à 8 064,38 $. Blainville (13 123,42 $) représente l’endroit le plus cher et Drummondville (6 899,18 $) le moins cher.

En pourcentage, c’est à Drummondville qu’il vous en reste le plus dans les poches avec 77,92 % de vos revenus, contre 75,96 % à Granby qui occupe encore le 3e rang.

L’accès à la propriété compromis?

Le comité de Québec Solidaire Brome-Missisquoi organise le 4 mai à Bromont une soirée sous le thème «Le côté sombre de la fiscalité municipale et ses impacts sur nos vies». Deux conférenciers vont présenter des pistes de solution pour financer les municipalités autrement que par le régime foncier.

Ève-Lyne Couturier, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socio-économique (IRIS) sera présente. Elle a récemment coécrit une analyse de l’état de la fiscalité municipale où l’on peut lire que «les municipalités ont tout intérêt à faire des choix qui favorisent la spéculation immobilière, aux dépens de la santé financière des ménages».

Selon l’un des organisateurs de la soirée, Sylvain Hamel, des gens réclament une rencontre sur ce thème depuis plus d’un an. «Il y a des personnes dans les secteurs agricoles qui se sont fait saisir leur terre à cause de la spéculation», note-t-il.

Résident de Waterloo, il craint que ce phénomène ne poursuive sa propagation et vienne frapper la Haute-Yamaska.