Des jujubes au cannabis de plus en plus en circulation à Granby

STUPÉFIANTS. Interdits au Québec, mais prisés par les adolescents et les jeunes adultes en quête d’une sensation d’euphorie, les jujubes ou bonbons au cannabis sont de plus en circulation sur le territoire. L’an dernier, près de 70 grammes de cette substance illicite facilement accessible via le web ont été saisis, selon le bilan annuel de l’escouade ACCÈS-Cannabis rendu public ce matin par le Service de police de Granby.

L’an dernier, à pareille date, le corps policier municipal rapportait la saisie totale de 22 grammes de cannabis solide qui englobe notamment les friandises au cannabis lors du dépôt du bilan d’ACCÈS-Cannabis. Un an plus tard, les quantités saisies ont triplé. Après les vapoteuses au THC ou wax pen, les jujubes au pot semblent avoir la faveur des consommateurs à la lumière des statistiques comptabilisées par l’escouade spécialisée.

« Vous voyez les emballages. On vise directement les jeunes. » « Il y a une certaine dangerosité, car on parle de cannabis sous forme concentré accessible à des jeunes et à de jeunes adultes aussi », a mentionné l’agent Marc Farand, porte-parole du Service de police de Granby. Attrayants et invitants, ces bonbons au cannabis, qui arborent les couleurs de friandises commercialisées, peuvent entraîner de graves conséquences notamment s’ils se retrouvent entre les mains d’enfants, a rappelé le policier en point de presse.

« Le temps d’absorption pour ces substances est différent du cannabis fumé. On parle de 15 minutes avant d’avoir des effets (pour le cannabis fumé). Pour le cannabis comestible, ça prend de 60 à 120 minutes avant d’en ressentir les effets. Si les jeunes ne sont pas au courant, il y a un enjeu. Un bonbon, deux bonbons, trois bonbons et j’en prends d’autres. Quand les effets arrivent, il peut y avoir une intoxication. »

L’autre hic de ces bonbons illicites. La quantité de THC. Dans certains emballages saisis par les policiers au cours des 12 derniers mois, la quantité de THC atteignait les 600 mg alors que la SQDC propose des produits offrant jusqu’à 30 mg de THC. « 600 mg de THC, c’est vraiment énorme. C’est sûr que si on prend l’entièreté du sac, on risque d’avoir des effets indésirables », a expliqué un enquêteur d’ACCÈS-Cannabis, dont on doit taire l’identité.

La provenance

Offerts sur le web en provenance, entre autres, de la Colombie-Britannique, de l’Ontario et des réserves autochtones, les jujubes au cannabis livrés à domicile coûtent entre 15 $ et 30 $ par sachet. Et signe les acteurs investis dans le cannabis illicite usent d’imagination pour diversifier leur gamme de produits, des croustilles au pot ont déjà fait leur entrée sur le marché, a confié la capitaine au soutien opérationnel et aux enquêtes criminelles à la Police de Granby, Marie-Ève Lamontagne.

« Ça se vend sur différents sites Internet. Ce n’est pas toujours une organisation légale qui est derrière le site Internet. N’importe qui aujourd’hui peut mettre des choses en vente. » « Quand on est au Québec, ce sont tous des sites illicites, car ça ne se vend pas à la SQDC. »

Dans la dernière année, pas moins de 34 dossiers ont été traités par l’escouade ACCÈS-Cannabis. À l’issue des enquêtes, 23 saisies ont été effectuées menant à l’accusation de 38 personnes. Selon la capitaine Lamontagne, la majorité des enquêtes sont lancées grâce à des informations obtenues du public, d’informateurs ou d’Échec au crime.

Présent depuis une vingtaine d’années au Québec, le programme Échec au crime (autrefois Info-Crime) achemine des informations qui contribuent à faire avancer des enquêtes policières. « Échec au crime, c’est un outil pour la population qui ne veut pas être reconnue comme la personne qui fait un signalement. C’est totalement anonyme et tout se fait par la ligne téléphonique ou Internet », a expliqué le président de la section locale d’Échec au crime, Richard Bourdon.