Bob Casey combat les incendies depuis 50 ans

HOMMAGE. Une plaque honorifique a été apposée sur l’un des murs du centre communautaire Georges-Perron, récemment, pour souligner la contribution de Robert Dougall Casey à la protection incendie du territoire de Bedford, Bedford Canton, Stanbridge Station et Saint-Ignace-de-Stanbridge depuis un bon demi-siècle.

Ce valeureux secouriste de 69 ans, originaire de Bedford, a commencé à combattre les incendies de façon informelle, dès l’âge de 12 ou 13 ans, avant de conduire un premier camion de pompier à l’âge de 16 ans. Tout ça avec la bénédiction de sa famille.

«Je suis issu d’une famille de pompiers. Mon grand-père Guillian est devenu pompier dès la formation de la brigade de Bedford et mon père Olen a suivi ses traces, tout comme deux de mes oncles. Pour moi, il était normal de les accompagner sur les scènes d’incendie, même si je n’avais pas l’âge requis pour intégrer la brigade. Il faut dire que les règles étaient moins contraignantes à l’époque », signale M. Casey.

Débuts officiels

Robert Casey a fait ses débuts «officiels» au sein du service de sécurité incendie en 1973, à l’âge de 18 ans, et a gravi les échelons un à un pour accéder au poste de directeur adjoint de la brigade à la fin des années 80. Cinquante années se sont écoulées depuis, mais notre interlocuteur n’a rien perdu de son intérêt pour la protection incendie.

«En 2005, lors de la fusion des services incendie de la Ville et du Canton de -Bedford, je suis redevenu simple lieutenant», indique-t-il.

M. Casey a également collaboré de façon très étroite à la prise en charge du bureau des véhicules automobiles par l’Association des pompiers volontaires de Bedford, à titre de mandataire privé, pour le compte de la -Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). C’était en 1984.

«Le directeur de la brigade, Gilles Labonté, nous avait dit que si Bedford perdait son service de la SAAQ, on ne le reverrait jamais. On n’a pas voulu prendre ce risque», explique-t-il.

Vie professionnelle

Ce pompier d’expérience a par ailleurs «gagné sa vie» dans le département de recherche et développement de la compagnie Exeltor pendant 32 ans  jusqu’à la fermeture de l’usine à l’automne 2008  tout en s’impliquant dans les activités de la brigade industrielle chargée de la protection incendie de l’usine.

«Je travaille aujourd’hui comme électromécanicien dans un atelier d’usinage de Saint-Rémi-de-Napierville sur une base de deux jours par semaine, mais j’envisage de ne travailler que sur appel après la période des Fêtes. Je passe également une journée par semaine au bureau des véhicules automobiles à titre de représentant de l’Association et de préposé aux permis et à l’immatriculation», résume-t-il.

Formation

En 1984, Robert Casey a ajouté une nouvelle corde à son arc quand il a été choisi pour faire partie du premier contingent d’instructeurs en combat incendie du Québec.

«Pas moins de 1300 personnes ont appliqué sur le concours et 156 ont finalement été retenus. J’ai eu la chance d’en faire partie», mentionne-t-il.

Ce dernier estime avoir entraîné plus d’un millier d’-apprentis-pompiers au fil des 40 dernières années.

«J’ai donné mon premier cours à Lennoxville avant de me déplacer dans les communautés anglophones de North Hatley, Fitch Bay, Georgeville, Stanstead et dans la région immédiate (Stanbridge East et autres). Comme les anciens pompiers n’avaient jamais reçu de formation, il n’était pas rare d’enseigner à des groupes de 28 ou 30 personnes», poursuit notre interlocuteur.

En plus de la formation de base, M. Casey a notamment dispensé des cours sur les matières dangereuses et l’opération d’un camion autopompe.

«À l’époque, le cours de pompier 1 était offert sur cinq week-ends de 15 heures pour une formation totale de 75 heures. De nos jours, dit-il, on parle plutôt d’une formation de 280 heures.»

M. Casey reconnaît que le recrutement des pompiers est de plus en plus difficile. Il en va de même pour leur rétention au sein d’une brigade.

«Des week-ends complets en formation, c’est demandant pour les familles. Beaucoup de pompiers quittent la brigade après cinq ou six ans, lorsqu’ils se marient ou à la naissance de leurs premiers enfants», explique-t-il.

M. Casey se plaît à rappeler qu’il a notamment contribué à former Claude Krans et Samantha Salois, deux membres de la brigade de Bedford qui ont par la suite suivi ses traces comme instructeur. L’officier Éric Barabé a également appris les rudiments du métier en sa compagnie.

Avant-garde

Le pompier Robert Casey n’a jamais été victime d’accidents dans l’exercice de ses fonctions, mais a été tenu à l’écart pendant un an lors du remplacement de l’un de ses genoux.

Au cours de ses 50 ans de carrière, ce dernier n’a pas non plus été témoin de tragédies humaines, à l’exception d’un décès survenu il y a trois décennies à la suite d’une intoxication à la fumée.

M. Casey a cependant combattu quelques incendies mémorables au début des années 70. Celui du vieil aréna de Bedford, un bâtiment de bois faisant face au centre communautaire Georges-Perron, et celui de l’hôtel Maurice, un édifice de trois étages situé sur la rue Principale, en plein cœur du centre-ville.

Le sexagénaire signale par ailleurs que la brigade de Bedford a toujours été avant-gardiste et s’est intéressée très tôt à la formation des pompiers.

«À mon arrivée, en 1963, Bedford disposait déjà d’un camion autopompe, de vêtements pare-feu et de bons casques. Nous avions également des appareils respiratoires que l’on utilisait uniquement lors de la présence de victimes à l’intérieur d’un bâtiment. Nous n’étions pas équipés pour le remplissage des bonbonnes et devions nous déplacer à Saint-Jean-sur-Richelieu pour les remplir», précise-t-il.

La brigade dispose aujourd’hui d’un flotte des plus complètes: un camion-échelle, deux autopompes, une camion-citerne, un véhicule utilitaire, un camionnette, une fourgonnette et divers équipements pour intervenir en forêt, sur les plans d’eau (été comme hiver), sur la ferme (sauvetage des animaux lourds) et sur les scènes d’accident (désincarcération).

Bedford opère également un centre de formation de fabrication artisanale utilisé pour ses propres besoins, de même que par plusieurs brigades des environs pour les exercices de routine et les examens pratiques en fin de cours.