Bruno Grondin: le nouveau visage de la police granbyenne

PERSONNALITÉ. Bruno Grondin, à la tête du Service de Police de Granby, incarne la quintessence d’une carrière dédiée à la justice et à la protection de la communauté. À 51 ans, le directeur du Service de police de Granby (SPG) a passé plus de deux décennies dans la gestion policière, marquant chaque étape de son parcours par son engagement sans faille. Retour sur le parcours de notre personnalité masculine de l’année.

C’est à l’âge de 21 ans que Bruno Grondin embrasse sa passion pour la justice en débutant sa carrière dans la police, à une époque où les policiers étaient également pompiers. «J’ai réalisé mon rêve, parce que, à la base, quand j’étais au secondaire, je voulais être pompier et policier. J’ai donc appliqué aux deux écoles, et c’est le Cégep de Sherbrooke (Techniques policières) qui m’a accepté, mais j’ai eu la chance d’être policier-pompier à Granby pendant dix ans», s’est souvenu le directeur du SPG. 

Bruno Grondin a rapidement grimpé les échelons, devenant sergent au SPG durant six ans, une période qu’il décrit comme parmi «ses plus belles années». À cette époque, il était en première ligne dans la lutte contre les enjeux liés aux motards et était notamment responsable des descentes dans les bars de Granby pour identifier les personnes en lien avec le crime organisé, inspecter les boissons, identifier les mineurs, etc.

En 2011, Bruno Grondin revient à ses racines au Service de police de Granby en tant qu’inspecteur à la surveillance du territoire, après avoir occupé un poste de directeur adjoint au Service de police de Bromont, où il a façonné ses compétences en tant que gestionnaire opérationnel. Il gravit ensuite les échelons à Granby pour devenir inspecteur-chef en 2016 et, finalement, directeur général en 2018. «J’ai toujours été connu comme quelqu’un d’authentique et d’accessible. Mais le plus important pour moi, c’est de rester humble et terre-à-terre. Il ne faut jamais oublier d’où on vient et notre mission», a-t-il mentionné.

Une police de proximité

Lors de sa prise de fonction en tant que directeur en 2018, le policier granbyen connaissait déjà les défis liés au climat de travail. Il s’engage alors à changer la vision et la culture de l’organisation en mettant l’accent sur le personnel. «Il y avait des relations de travail très tendu avec les syndicats; des arbitrages, des contrats de travail qui étaient signés deux, trois ans après. Mais je m’étais donné comme mission d’amener une nouvelle base. L’objectif numéro un pour moi, c’était d’avoir un contrat», a raconté notre personnalité masculine.

Sous sa direction, le SPG a opéré un virage important, passant d’une réputation de répression à une approche plus axée sur la prévention. «Auparavant, on avait une réputation de policiers zélés. On avait des problématiques de tranquillité publique, et on donnait environ 20 000 constats par année, on jouissait d’une réputation d’être plus axés sur la répression que la prévention. Quand je suis arrivé comme directeur, c’était important pour moi de démontrer une proximité avec la population», a fait savoir l’officier supérieur.

Sur chacune de ses interventions, Bruno Grondin insiste sur l’importance de la proximité avec la communauté, qui se concrétise aujourd’hui en des partenariats avec des organismes locaux et l’organisation d’événements communautaires, comme le Tournoi amical de soccer et le dîner S’engager pour une bonne cause. Avec ces activités, et outre l’aide annuelle prodiguée à SOS Dépannage-Moisson Granby et la Maison des familles Granby et région sous forme de denrées et cadeaux, l’organisation remet plus de 10 000 $ en dons à des organismes de la région.

La santé mentale comme grand enjeu 

Aujourd’hui, les défis pour Bruno Grondin ne résident plus dans le changement de culture, mais dans la continuité du renouvellement. Il prévoit par ailleurs sonder son personnel et la population pour évaluer l’efficacité des initiatives mises en place au cours des cinq dernières années, et avoir des pistes de réflexion pour continuer d’améliorer les services. «Je suis fier qu’on ait développé cette relation de proximité avec la communauté et notamment tout ce qui concerne le volet des enjeux sociaux, de la santé mentale et de l’itinérance», a déclaré le chef de la sûreté municipale.  

«Je suis notamment très heureux de notre collaboration avec le CIUSSS, ça n’a pas toujours été facile, mais depuis les trois dernières années, nous travaillons vraiment en alliance (…). Et on reste notamment à l’affut des programmes de financement pour offrir des services supplémentaires à nos citoyens, comme notre travailleuse sociale en violence conjugale (projet APPUI) ou encore le projet UNIR (policière sociocommunautaire), entre autres», a-t-il ajouté.

Bruno Grondin, en plus de son rôle de directeur général du Service de police de Granby, étend aujourd’hui son influence au niveau provincial en siégeant notamment sur un comité dédié à l’aide psychologique aux policiers et policières. «Aujourd’hui, j’ai de jeunes policiers sur le terrain qui sont dans la vingtaine et qui ont des appels très complexes. Ils voient des gens qui font des crises de santé mentale sévère, ils voient des gens suicidés; des morts violentes et des accidents graves. Bref, ils voient plein de choses qu’un citoyen normal ne verra jamais dans une vie», a témoigné le patron de la police granbyenne.

 «Ils ont donc besoin d’aide, ils ont besoin de consulter des spécialistes en intervention policière et c’est pour ça que je suis impliqué sur cet enjeu au niveau provincial et je souhaite vraiment que ce programme voie le jour d’ici 2024-2025», a complété M. Grondin.