Eau contaminée: Sainte-Cécile-de-Milton se tourne vers un expert externe pour analyser des puits privés

MUNICIPAL. À défaut de pouvoir compter sur le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Sainte-Cécile-de-Milton passe en seconde vitesse dans le dossier de l’eau contaminée aux perfluorés. La Municipalité vient de décider d’investiguer des puits privés et de payer elle-même les frais d’analyse. Une dépense de 15 000 $.

Réunis en assemblée lundi soir, les membres du conseil de Sainte-Cécile-de-Milton ont voté favorablement pour ce décaissement qui permettra à la Municipalité de cartographier son territoire et de cibler les zones les plus touchées par les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS). Pour la réalisation de cette étude sur le terrain, les élus ont retenu les services du professeur en chimie environnementale à l’Université de Montréal, Sébastien Sauvé.

«On veut trouver le ou les endroits où l’on remarque les indicateurs les plus élevés. À partir de maintenant, on va pouvoir investiguer et sécuriser les gens. On ne commencera pas à demander à la population de dépenser 2000 $ pour s’installer des filtres à charbon quand ils n’en ont pas besoin», a déclaré le maire Paul Sarrazin.

«Le conseil souhaite continuer à travailler avec l’Université de Montréal (…). À date, autant l’Université de Montréal que le ministère de l’Environnement, leurs données sont très similaires. Comme il n’y a pas de contradictions, aussi bien poursuivre avec la recette gagnante», a ajouté le maire. 

Sur les 1000 puits privés qui se trouvent à Sainte-Cécile-de-Milton, entre 50 et 70 d’entre eux seront inspectés à différentes profondeurs au cours de l’étude, a-t-on appris. 

De nouvelles données

Malgré son refus de contribuer financièrement, le ministère de l’Environnement a partagé récemment de nouvelles informations sur l’état de la situation aux représentants de la Municipalité. Une rencontre impliquant des délégués du Ministère et de la Santé publique à laquelle a participé le maire de Sainte-Cécile-de-Milton, le 25 janvier dernier.

«Le Ministère avait promis de faire des tests au site d’enfouissement et en périphérie. Au retour des Fêtes, on a reçu un appel indiquant qu’on voulait nous présenter les données», a indiqué l’élu. Ce dernier n’a voulu rentrer dans les détails techniques laissant ce volet aux spécialistes. Chose certaine, les données sont venues corroborer certaines appréhensions en lien avec la vieille partie du site d’enfouissement qui se trouve à Sainte-Cécile-de-Milton, a-t-il laissé entendre en entrevue. «Les résultats viennent confirmer notre préoccupation que l’on a à propos du secteur où l’on retrouve des résidences près du lieu d’enfouissement. On sait qu’il y a un enjeu à cet endroit.»

Selon Paul Sarrazin, les analyses du Ministère dans le secteur du lieu d’enfouissement technique (nouvelle partie du site d’enfouissement qui jonche le territoire de Granby) n’auraient toutefois révélé aucune anomalie particulière. «Ce qu’on sait maintenant, c’est que les nouvelles techniques de traitement des ordures font la job. Par contre, ce qui est de l’autre bord, ça ne fait pas la job. Mais à l’époque, c’était ça.»

Les sorties médiatiques du maire des dernières semaines semblent avoir incité le Ministère à se mouiller davantage sur le terrain à Sainte-Cécile-de-Milton. Outre les analyses aux abords du site d’enfouissement, d’autres tests devraient être réalisés prochainement par des intervenants de l’Environnement, entre autres, relativement à la nappe phréatique. 

«On sait présentement qu’il se passe quelque chose ici. Mais pour le comprendre, il faut creuser (…). Oui, on investit dans un paquet de choses, mais la santé publique, c’est important», a exprimé M. Sarrazin.

Dès l’aval du conseil, les analyses des puits devraient débuter sous peu.